Communiqué du 21 février 2008

 

Exclusif : le texte du contre-appel de Karoutchi !  

 

L'appel de Marianne a donné des idées à certains sarkofans plein d'imagination : des « contre-appels » se mettent à fleurir pour défendre le Président. Mais pour trouver des signataires, en revanche, ça risque d'être plus compliqué…

Est-ce la perspective d'un prochain remaniement ministériel, comme le disent les mauvaises langues, qui provoque cette course à l'échalote ? Depuis la parution de « l'appel à la vigilance républicaine » de Marianne, on ne compte plus les proches de Nicolas Sarkozy qui reprennent sur toutes les ondes les termes consacrés pour la dénoncer. D'Yves Jego à Nadine Morano, on fustige les « revanchards » qui ont osé signer ce texte et le « déni démocratique » qu'il serait supposé incarner. Mais pour montrer qu'ils peuvent aller encore plus loin que ces formules officielles, certains font même preuve d'initiative personnelle. Roger Karoutchi, le secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement, a ainsi entrepris de lancer un « contre-appel » - sorte d'équivalent politique du fameux « miroir magique » en vogue dans les cours de récré. Cette après-midi, il comportait pas moins de… deux signatures, dont celle de Roger Karoutchi lui-même. Mais on ne doute pas que, d'ici vendredi, jour annoncé de sa parution, il en recueille bien plus.

Violence des échanges en milieu UMP
Malheureusement, le rappel des troupes s'annonce difficile. On sait déjà qu'Yves Jego, par exemple, n'a pas l'intention de la signer. Il s'est cependant fendu d'un
Rappel républicain publié par nos confrères de Rue89. La concurrence des deux hommes pour obtenir la candidature UMP au conseil régional d'Ile-de-France y serait-elle pour quelque chose ? Autre problème, il semble que Karoutchi ne soit pas seul à avoir eu cette idée brillante. Le président du groupe UMP au Sénat, Henri de Raincourt a, lui aussi, lancé un « appel » en réponse à Marianne. Décidément ! Cette fois-ci, il s'agit d'un « appel à la vigilance républicaine pour respecter le choix des Français ». Enfin, dernier camouflet au projet du secrétaire d'Etat : sollicité, l'hebdomadaire Le Point, ne s'est pas dit très emballé à l'idée de publier sa pétition. Devant tant de déveine, Marianne la joue donc grand prince et offre à ses lecteurs, en exclusivité, le texte intégral du « contre-appel » de Roger Karoutchi !

 

Parce que la République et la démocratie doivent être constamment confortées et ne sont pas naturellement éternelles ;

• Parce qu'il est dangereux pour la démocratie d'utiliser et de multiplier les attaques personnelles contre le chef de l'Etat pour essayer de déstabiliser son action politique ;

• Parce qu'il faut respecter l'expression récente du suffrage universel, source et origine des pouvoirs du Président de la République, du Parlement et du Gouvernement ;

• Parce qu'il y a urgence à revenir à la confrontation des idées, des propositions et des projets, seule capable de faire prospérer la démocratie et seule à même de provoquer une mobilisation citoyenne quelle qu'en soit la sensibilité ;

• Parce qu'il faut raison garder et que les expressions de « Comité de vigilance » ou de « Résistance » ont une connotation historique reconnue ;


J'appelle tous les élus à restaurer le débat démocratique et républicain au-delà des appartenances partisanes, dans un esprit apaisé de recherche du bien commun.

  • Roger Karoutchi  - Secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement