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Communiqué du 30 novembre 2007

 

Il y a 60 ans disparaissait le général Leclerc, héros de la France libre

 

 Photo prise en août 1944 devant l'Arc de Triomphe à Paris, du général Leclerc

Il y a 60 ans, le 28 novembre 1947 à midi, le général Leclerc, chef de la mythique 2e DB, trouvait la mort à l'âge de 45 ans dans l'accident de son avion pris dans une tempête de sable près de Colomb-Béchar (Algérie).

Ainsi prenait fin l'épopée de ce brillant officier de cavalerie et incomparable chef de guerre, dont la moustache et la canne symbolisèrent la France Libre, et qui fut inhumé aux Invalides et élevé à la dignité de maréchal de France le 27 juin 1952.

Né le 22 novembre 1902 à Belloy-Saint-Léonard (Somme) dans une famille de noblesse terrienne et d'épée, Philippe Marie de Hautecloque sort de Saint-Cyr en 1924. Officier de cavalerie à Saumur, il sert au Maroc et sort major de l'Ecole de guerre en 1938.

Dès novembre 1939, il combat en Belgique, puis en Champagne dans les blindés. Fait prisonnier, le capitaine de Hautecloque s'évade, rejoint le général de Gaulle à Londres 25 juillet 1940. Pour éviter à sa femme et à ses six enfants des représailles, il prend le pseudonyme de Leclerc, nom très répandu en Picardie.

L'épopée Leclerc commence. De Gaulle l'envoie en Afrique équatoriale française (AEF). Débarqué à Douala en pirogue, Leclerc rallie le Cameroun à la France Libre. Depuis Fort-Lamy (N'Djaména) au Tchad, il gagne la Tripolitaine, tenue par l'Italie, à 1.700 km avec 350 hommes, 80 camions et... un canon. Il s'empare du fort de Koufra le 1er mars 1941, lors d'une manoeuvre audacieuse, et jure de "ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront sur la cathédrale de Strasbourg".

Après plusieurs raids contre les postes italiens du Fezzan, la force L (comme Leclerc), forte de 3.000 hommes équipés de matériel vieillot, conquiert ce territoire en décembre 1942. Leclerc fait sa jonction le 26 janvier 1943 à Tripoli avec le général britannique Montgomery, qui vient d'Egypte avant de participer à la libération de la Tunisie.

Le 23 août 1942 à Rabat, le général Leclerc prend le commandement de la 2e DB, entièrement équipée de matériel américain flambant neuf. En six mois il amalgame 17.000 hommes, les soldats du Fezzan, des régiments du Maroc et d'Algérie, et des évadés de France, et s'installe en avril 1944 en Angleterre dans l'attente du débarquement.

Le 1er août, la 2e DB débarque en Normandie. Intégrée dans la IIIe armée américaine du général Patton, la "division de fer des gars de Leclerc", selon son hymne, libère Alençon (12 août). Non sans difficultés, de Gaulle obtient du général Eisenhower que la 2e DB fonce vers Paris le 22 août alors que la capitale se soulève.

Le 25 août, les trois groupements tactiques de la 2e DB pénètrent dans un Paris en liesse et rallient triomphalement le lendemain l'Arc de Triomphe à l'Hôtel de Ville.

La 2e DB reprend la route de l'Est. Après de durs combats dans les Vosges, Leclerc libère Strasbourg, le 23 novembre 1944. Le serment de Koufra est tenu. Après la prise de Colmar en février 1945, la 2e DB mène ses derniers combats en Europe en prenant, le 4 mai, le nid d'aigle de Hitler à Berchtesgaden. Le 22 juin Leclerc fait ses adieux à la 2e DB près de Fontainebleau. Il signe au nom de la France sur le Missouri la capitulation japonaise, le 2 septembre en rade de Tokyo.

Nommé commandant du corps expéditionnaire en Indochine, Leclerc y rétablit l'autorité de la France. Inspecteur général des forces françaises en Afrique du Nord en juillet 1946, il trouve la mort en novembre 1947 lors d'une tournée d'inspection.