L'Irak, George W. Bush, L'Europe,
La France et J. Chirac ...

 15/09/2002

La loi de programmation militaire 2003-2008 appelle de notre part les remarques suivantes :

Dans la perspective d’une intervention militaire en Irak, la position de la France et de son Président Jacques Chirac nous semble, valeur aujourd’hui, emprunte de bon sens. Il n’est pas question de dénier le droit au Président George W. Bush de réagir comme il le fait, mais il convient de rappeler que les intérêts respectifs de l’Europe et des USA ne sont pas nécessairement et parfaitement juxtaposables. S’il ne nous est pas interdit de considérer le régime de Saddam Hussein abominable, admettons néanmoins que celui-ci reste une affaire qu’il appartient au peuple irakien de trancher.

Autre chose est de s’assurer que les engagements pris, notamment par l’Irak à la suite de la guerre du golfe, sont respectés ou de les imposer, dans le cas contraire, au travers d’une décision internationale.

Le suivisme de Tony Blaire, préférant le « grand large » au continent européen, s’il est habituel, devient de plus en plus paradoxal. L’Angleterre fait partie de l’Europe, pas encore de la zone Euro. Le problème irakien est bien révélateur de l’inconsistance de l’Europe d’aujourd’hui. Et pour en revenir avec la loi de programmation militaire, est-il concevable d’envisager un seul instant, une coopération Franco-anglaise pour la construction de notre deuxième porte-avions ?

  Alain KERHERVE



[1] Accord de Munich : Conférence tenue à Munich les 29 et 30 septembre 1938 entre Hitler, Mussolini, Daladier et Chamberlain, au terme de laquelle l’Italie, la France et la Grande-Bretagne abandonnèrent à l’Allemagne le territoire des Sudètes (Tchécoslovaquie). Ces accords suscitèrent un soulagement dans l’opinion publique, croyant ainsi échapper à la guerre. En fait, cette reculade s’est traduite par un renforcement de la politique expansionniste de l’Allemagne et par un refus des responsables politiques français de prendre en compte cette situation. L’esprit « munichois » est donc, dans nos propos, un esprit d’abandon et d’aveuglement.