Propos recueillis par
Christiane Chombeau - LE MONDE

20/11/2002

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Trois questions à Nicolas Dupont-Aignan

Candidat à la présidence de l'UMP, vous avez recueilli 14,91 % des suffrages, dimanche 17 novembre. Ce résultat vous satisfait-il ?

 

Si je me fie aux nombreux appels de militants et élus locaux que je reçois depuis dimanche, ce résultat est extraordinaire. Cela dit, je pense très

sincèrement que les idées gaullistes et républicaines que je défends vont au-delà de ce score. D'après l'accueil que j'ai reçu tout au long de ma campagne, j'évalue ce courant à plus de 20 %. Le mode d'élection, exclusivement par ordinateur, a dû décourager plus d'un militant.

 

Que comptez-vous faire à présent ?

 

Je tiens tout de suite à préciser que je serai un serviteur loyal de l'UMP. Je ne veux pas être l'opposant permanent. Cela ne m'empêchera toutefois pas de dire ce qui me paraît indispensable en fonction de mes convictions et de contribuer au débat au sein de l'UMP. Je viens d'ailleurs de demander à Alain Juppé d'abandonner son idée d'instituer un vote régional aux élections européennes. Contrairement à ce qu'il a affirmé, le Conseil des fondateurs de l'UMP n'a pas pu se prononcer à l'unanimité en faveur de ce mode de scrutin puisque moi-même je me suis exprimé contre. Je m'y oppose car cela entraînerait le pays vers l'Europe des régions et amènerait les élus français à défendre des intérêts locaux au Parlement européen. Cela donnerait en outre l'impression de museler les autres formations de la majorité en empêchant un débat national.

 

Je vais organiser et structurer Debout la République. Créer des réseaux à travers toute la France. Notre courant est lancé, rien ne l'arrêtera. L'objectif est d'être majoritaire. Cela prendra du temps, mais on y arrivera car nous avons devant nous un parti sans ligne idéologique précise. Vous avez entendu le discours d'Alain Juppé dimanche ? On se serait cru à Sciences-Po. Tout ce qu'il veut, c'est réconcilier.

 

Êtes-vous certain de pouvoir obtenir le soutien de dix parlementaires comme l'exigent les statuts ?

 

Oui, mais l'important n'est pas là. Ce qu'il faut, c'est convaincre les militants, les élus locaux. Les parlementaires s'engageront ensuite. Certains m'ont appelé pour me dire que j'avais eu raison de me présenter. Beaucoup avaient peur de forcer le destin. Je m'inquiète plutôt de la volonté du parti de créer des courants. Il faudra qu'Alain Juppé se prononce clairement avant le mois de juin.