Communiqué du 17 mai 2008

 

De Gaulle convoqué dans les débats sur la réforme des institutions

 

Alors que les débats se poursuivent sur divers points de la réforme des institutions, de Gaulle s’est trouvé cité à maintes reprises dans les discussions. Dernièrement, c’est le secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le Parlement, Roger Karoutchi, qui a souligné que, « dès 1963, le général de Gaulle avait souhaité pouvoir s’exprimer devant les assemblées et avait envisagé une modification de la Constitution à cet effet ». Il a également fait valoir que « les mouvements de gauche n’ont eu de cesse, depuis des décennies, de réclamer des droits nouveaux pour les assemblées », concluant que cette réforme « est donc bien l’aboutissement d’un long processus que toutes les forces politiques ont appelé de leurs voeux ».

 

Edouard Balladur, président du comité éponyme chargé de formuler les propositions de réforme qui ont servi de base au projet de révision constitutionnelle, a pour sa part exprimé son « très grand agacement envers tous ceux qui utilisent à tort et à travers » le souvenir du général de Gaulle pour critiquer la réforme. « Il est normal qu’au bout d’un demi siècle on étudie les adaptations nécessaires à nos institutions », a-t-il déclaré sur LCP.

 

 « Le Général n’a jamais hésité à modifier ce qu’il avait fait lorsqu’il estimait que c’était nécessaire », a-t-il estimé, rappelant notamment l’élection du Président de la République au suffrage universel direct ou la réforme de la décentralisation. Sauf que, hormis la révision du 6 novembre 1962 — qui était en germe dans la Constitution de 1958 — et le projet inabouti de 1969, le Général n’a pas touché à la répartition des pouvoirs ni à leurs relations. Par ailleurs, M. Balladur ne peut laisser entendre qu’aucune évolution n’a eu lieu en un demi siècle : dans l’esprit, la lettre et la pratique, la Ve République a traversé au contraire une remarquable variété de contextes et de réformes qui en ont démontré l’élasticité. Alors qu’il faille imaginer de nouvelles évolutions, pourquoi pas, mais encore faut-il le faire sans trahir le génie du texte ni par simple « bougisme institutionnel »...