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Sarkozy au gouvernement.
La nomination de Nicolas Sarkozy au gouvernement appelle de la part
d'Objectif-France les remarques suivantes :
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à
défaut de Matignon, il regagne l’Intérieur qui lui a si bien réussi,
avec le rang de Ministre d’Etat. Sa nomination a été annoncée par le
Président de la République en même temps que celle du Premier
Ministre.
C’est la première fois sous la Vème République que cela se produit,
avec une conséquence immédiate : l’autorité du premier ministre ne
pourra s’exercer pleinement face à un « vice-premier ministre »
adoubé par l’Elysée. Première erreur.
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Nicolas Sarkozy va cumuler son poste ministériel avec la Présidence
du Conseil Général des Hauts de Seine, cumul de deux exécutifs
étroitement dépendants . Deuxième erreur.
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Enfin,
et c’est sans aucun doute le plus important, la volonté affichée par
le locataire de la Place Beauvau de garder toute sa liberté
« d’expression » est antinomique avec les principes mêmes de la Vème
république qui, au-delà de la séparation des pouvoirs (exécutif,
législatif et judiciaire), déconnecte le gouvernement des partis
politiques, véritable rupture avec les pratiques de la IVème
République. Pourtant, à l’automne 2004, le Président Chirac avait
imposé à Nicolas Sarkozy de choisir entre son portefeuille aux
finances et la Présidence de l’UMP. Aujourd’hui, affaibli par le
rejet de la constitution européenne, il cède. Le risque encouru est
important : la solidarité gouvernementale, règle fondamentale, est
soumise à la bonne volonté d’un membre éminent du gouvernement. Nul
doute que dans les mois qui viennent, nous assistions à un « drame »
interne lorsque le moment sera venu pour le Président de l’UMP
d’accentuer le processus en vue de l’élection résidentielle de 2007.
Troisième erreur.
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Et ils prétendent défendre la Vème république !
Alain KERHERVE |