22  juin
  2009

 

Pourquoi le gaullisme est le GPS qui fait défaut à notre société

 
  • Par Jean-Jack DENOUAL, Délégué du département de l'Orne de « Debout la République » - Conseiller municipal d'Argentan depuis 2001

Cette tribune s'adresse à ceux qui savent déjà ce que la France doit au Général De GAULLE, puis à ceux qui feront l'effort d'en savoir un peu plus sur ce personnage, qui à deux reprises, sauva la France d'un naufrage annoncé, enfin à ceux qui s'interrogeront sur l'inadéquation des réponses apportées aux problèmes de notre société, tout en admettant que les notions du bon sens et de l'intérêt général sont des valeurs intemporelles.

Ce qui a caractérisé la vie de Charles de GAULLE c'est qu'il a servi son pays en tant que militaire, puis érigé l'intérêt général en culte, lorsqu'il a été en charge des affaires de la France.

Ceux qui considèrent que le gaullisme est une valeur ringarde de la politique ne peuvent méconnaître que les transferts intergénérationnels sont par nature intemporels.

Peut-on contester les fortes contributions au monde contemporain des PLATON, DESCARTES, MONTESQUIEU, EINSTEIN et tant d'autres ?

Dans le même ordre d'idée, est-il responsable d'indiquer que l'islam et le catholicisme sont des valeurs ringardes, au motif que MAHOMET, ALLAH et JESUS CHRIST ont disparu de la circulation des vivants depuis un certain temps déjà ?

Dit-on aux jeunes qui affichent en signe de modernité sur leur poitrine l'effigie d'un jeune homme révolutionnaire-tortionnaire (pléonasme?) que le CHE GUEVARA est mort avant le Général De GAULLE ? etc...

Les élus dont c'est le rôle, ont failli à leur mission de service public, au motif qu'ils sont pour la plupart, davantage préoccupés par leurs intérêts particuliers que par l'intérêt général.

L'exemple le plus récent est démontré par cette loi votée à l'unanimité tant par la gauche que par la droite en février 2007, sur proposition de Jean-Louis DEBRE qui, avant de rejoindre le conseil constitutionnel tenait à marquer son passage au perchoir, en entrant dans la petite histoire de la République.

La gauche si prompte à déposer des milliers d'amendements contre le gouvernement, a voté comme un seul homme cette loi, qui stipule qu'un député sortant, battu aux élections, percevra néanmoins pendant cinq ans ses indemnités de député...battu!

Il y a comme une constante de la gauche à s'inscrire contre le cours de l'Histoire.

Ses figures emblématiques, MENDES-FRANCE et MITTERRAND ont ferraillé contre la volonté du Général De GAULLE de faire élire le Président de la République Française au suffrage universel direct en 1962.

Qui peut prétendre aujourd'hui que cette décision était ringarde près d'un demi-siècle plus tard ?

Etait-il bien raisonnable pour une force politique qui se dit progressiste, afin de se distinguer des conservateurs, de s'opposer à l'expression du peuple souverain en démocratie?

Notre société connaît de graves dysfonctionnements, que l'union européenne ne parvient pas à anticiper et a fortiori a résoudre.

Les eurobéats de l'époque de Maastricht avaient assuré pourtant que la vie deviendrait plus facile avec « l'Europe », ils ont même osé dire que c'est « l'Europe » qui avait créé la paix, alors que c'est l'inverse.

C'est précisément parce-que les peuples traumatisés par deux conflits mondiaux en 25 ans, ont  décidé de créer le marché commun, (1957) puis ont élargi la communauté européenne, que la paix s'est imposée comme une évidence

Qui est plus « européen » que le Général De GAULLE, lui qui a été à l'initiative du traité fondateur  européen franco-allemand signé avec Konrad ADENAUER en 1963, après une première rencontre dès 1958?

La situation économique devient de plus en plus difficile pour nombre de nos concitoyens et « l'Europe » qui devait protéger l'emploi, le précarise.

Pourtant le droit au travail est inscrit dans notre constitution

Il y a  plus de 60 ans en 1947, De GAULLE avait osé lancer les bases de l'association  capital-travail, que personne ne conteste aujourd'hui

Signe des temps, lors du scrutin du 7 juin 2009, les français ont boudé les élections européennes.

En présentant des listes gaullistes, Nicolas DUPONT-AIGNAN a réussi une excellente opération de communication et devient dorénavant le marqueur gaulliste du paysage politique français.

La faiblesse des gaullistes réside dans leur éparpillement.

Il existe même des gaullistes de gauche.

Parmi eux, le philosophe Michel ONFRAY, qui lors d'une soirée consacrée au quatrième centenaire de la naissance de Pierre CORNEILLE que j'avais initiée en 2006, a évoqué la vie du Général De GAULLE en des termes d'une très grande densité.

Qu'il en soit ici remercié.

Michel ONFRAY a également dit ce qu'il pensait des partis politiques gaullistes, lors de sa rencontre avec Nicolas SARKOZY  (cf mensuel philosophie mars 2007)

Je partage tout à fait son point de vue sur ce sujet.

Avec Nicolas DUPONT-AIGNAN, nous avons déjà connu le succès aux élections européennes.

C'était en 1999, où nous sommes arrivés en première position des listes d'opposition avec un score de 13,1%, devant la liste emmenée par Nicolas SARKOZY et Alain MADELIN.

En proie au doute, notre société est totalement déboussolée, au point d'être en déficit de valeurs.

C'est la raison pour laquelle la notion de l'intérêt général chère au Général De GAULLE devrait être le fondement du fonctionnement de notre société, et constituer le véritable fil rouge à la fois sécurisant et protecteur.

C'est ce que l'on attend d'un GPS.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, sans prise de conscience urgente et sans action cohérente sauvegardant l'intérêt général de notre société, il y a fort à parier que des lendemains qui déchantent seront constatés douloureusement.

La bonne volonté et les déclarations d'intention ne suffisent plus.

Les états démontreront leur réelle volonté de privilégier l'intérêt général, lorsqu'ils supprimeront l'existence des paradis fiscaux.

Le paradis fiscal, c'est la reconnaissance de la corruption comme mode d'existence.

Ne pas les supprimer, signifie que rien fondamentalement ne changera dans les rapports futurs entre les citoyens du monde, en dépit de tous les beaux discours des uns et des autres.

Les gaullistes doivent se rassembler plutôt que cultiver leurs différences dans des chapelles, où  la nostalgie et le culte de la personnalité du Général, masquent la réflexion prospective que tout gaulliste de conviction devrait entreprendre, dans le respect des valeurs qu'il a léguées à la France.

Ainsi, pourraient-ils peser sur les scrutins à venir, en tant que force de propositions.