"Nous
voterons le traité simplifié européen parce que ses acquis sont
supérieurs à ses insuffisances et parce qu'il est enfin une
chance de sortir l'Union de sa paralysie politique", a
déclaré, mardi 8 janvier, Jean-Marc Ayrault. Le président du
groupe socialiste, radical et citoyen (SRC) de l'Assemblée
nationale a cependant émis "une réserve" : "Il me paraît
impossible que nous participions à la révision préalable de la
Constitution dès lors que nous défendons la voie référendaire
plutôt que la voie parlementaire. Nous n'irons pas à
Versailles." Cette absence des députés PS à Versailles n'aura
donc pas de conséquences sur l'adoption du projet de loi
constitutionnelle, puisque seuls les votes exprimés sont pris en
compte. S'il avait réellement voulu contraindre le chef
de l'Etat à organiser un référendum, le Parti socialiste eût
été mieux inspiré d'annoncer qu'il se rendrait au Congrès pour
voter "contre" ou au minimum "abstention" sur le projet de
révision constitutionnelle. Plusieurs parlementaires socialistes
ouistes ou nonistes ont d'ailleurs déjà prévenu qu'ils ne
suivraient pas la consigne de leur président de groupe, tel
Henri Emmanuelli qui entend résister non pas symboliquement mais
politiquement, par son vote, au contournement du résultat du
référendum du 29 mai 2005 sur la Constitution européenne. Il est
cependant peu probable que les députés et sénateurs, quelle que
soit leur opinion sur le traité de Lisbonne mais
soucieux d'aligner leur vote au Congrès sur celui des Français
il y a deux ans, soient suffisamment nombreux pour représenter
au moins 2/5ème des suffrages exprimés et bloquer ainsi le
processus.
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