L'Union méditerranéenne était un beau projet.
Elle a été sacrifiée cette
semaine sur l'autel de l'Europe de Bruxelles, et c'est
une nouvelle promesse de Nicolas Sarkozy qui s'envole.
Le président en effet une nouvelle fois a cédé face à Angela
Merkel (avait-il seulement eu un jour l'intention de lui
résister ?...). L'Union méditerranéenne, rebaptisée
"Union pour la méditerranée", se fera dans le cadre strict de
l'Union européenne, sous l'égide de la Commission, et ne sera
rien de plus que la nouvelle dénomination du "processus de
Barcelone", ce mécanisme technocratique en œuvre depuis 1995 qui
poursuit l'objectif si bruxellois de créer des zones de libre
échange entre l'UE et ses voisins du Sud et de l'Est.
Enthousiasmant...
Nous en avons une preuve
éclatante avec cette affaire : l'Union européenne s'est peu à
peu transformée en une machine à brider les Etats, privés
de la possibilité de conduire une politique étrangère conforme à
leurs souhaits et leurs intérêts.
L'UE, sous pression de
l'Allemagne et de la Commission de Bruxelles, ne voyait pas d'un
bon œil le projet français d'Union méditerranéenne. Elle a fini
par le détruire.
Et pourtant ! Et pourtant, la France est la première puissance
méditerranéenne. Elle avait toute légitimité à tenter de
faire prospérer politiquement, économiquement, culturellement
une aire de civilisation millénaire qui borde ses côtes sur des
centaines de kilomètres. Elle avait tout intérêt à faire gagner
un projet capable de mobiliser une région en proie à de
multiples tensions.
La technocratie européenne et
la lâcheté de nos dirigeants auront eu raison de cette belle
idée.
Le carcan bruxellois aura encore
profité de nos faiblesses.
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