Communiqué du 16 mars 2008

 

Quand la France renonce à sa politique étrangère pour cause d'Europe

 

L'Union méditerranéenne était un beau projet. 

Elle a été sacrifiée cette semaine sur l'autel de l'Europe de Bruxelles, et c'est une nouvelle promesse de Nicolas Sarkozy qui s'envole.

Le président en effet une nouvelle fois a cédé face à Angela Merkel (avait-il seulement eu un jour l'intention de lui résister ?...). L'Union méditerranéenne, rebaptisée "Union pour la méditerranée", se fera dans le cadre strict de l'Union européenne, sous l'égide de la Commission, et ne sera rien de plus que la nouvelle dénomination du "processus de Barcelone", ce mécanisme technocratique en œuvre depuis 1995 qui poursuit l'objectif si bruxellois de créer des zones de libre échange entre l'UE et ses voisins du Sud et de l'Est. Enthousiasmant...


Nous en avons une preuve éclatante avec cette affaire : l'Union européenne s'est peu à peu transformée en une machine à brider les Etats, privés de la possibilité de conduire une politique étrangère conforme à leurs souhaits et leurs intérêts.

L'UE, sous pression de l'Allemagne et de la Commission de Bruxelles, ne voyait pas d'un bon œil le projet français d'Union méditerranéenne. Elle a fini par le détruire.

Et pourtant ! Et pourtant, la France est la première puissance méditerranéenne. Elle avait toute légitimité à tenter de faire prospérer politiquement, économiquement, culturellement une aire de civilisation millénaire qui borde ses côtes sur des centaines de kilomètres. Elle avait tout intérêt à faire gagner un projet capable de mobiliser une région en proie à de multiples tensions.


La technocratie européenne et la lâcheté de nos dirigeants auront eu raison de cette belle idée.

Le carcan bruxellois aura encore profité de nos faiblesses.