Communiqué du 05 août 2008

 

« EDVIGE » et la contre Révolution de juillet : la fin des libertés républicaines ?

 

 

Ch. LECHEVALIER

Secrétaire Départemental DLR

Membre du Conseil National

 

La révolution de juillet 1830 a été le produit des brimades politiques que le régime coercitif de Charles X imposa au peuple et aux partis. Malheureusement pour la République, le mois de juillet 2008 n'est pas celui de l'émancipation, mais, au contraire, celui de la coercition et de la persécution. MM. Sarkozy et Barroso tissent sournoisement et simultanément la fin des libertés.

Au niveau de la République française, un décret publié le 1er juillet 2008 au Journal officiel institue un nouveau fichier dénommé EDVIGE, organisant le fichage généralisé et systématique de << toutes personnes âgée de 13 ans et plus >> <<ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique ou qui joue un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif >>.

En clair, tous les citoyens ayant un jour envisagé de s'investir dans leur cité. Ce fichier doit servir a identifier tout individu, groupe ou organisation dont l'activité est <<susceptible de troubler l'ordre public >>.

L'enregistrement des données a caractère personnel n'a aucune limite, ni dans le temps ni dans son contenu, puisque pourront être répertoriées toutes les informations relatives aux fréquentations, au comportement, aux déplacements, à l'appartenance ethnique, à la vie sexuelle, aux opinions politiques, philosophiques et religieuses, au patrimoine, au véhicule, etc.

Malgré les recommandations du Conseil de l'Europe et les nombreuses réserves de la CNIL concernant ce fichier, le gouvernement fait le choix d'adopter un mode de recensement des populations particulièrement attentatoire aux libertés et au respect de la vie privée.

En effet, EDVIGE aura vocation à se prémunir contre toute forme d'opposition.

Le gouvernement choisit de progresser vers un contexte autoritaire plus global, qui remet en cause l'indépendance des médias, comme celle de la Justice, a déclaré Nicolas DUPONT-AIGNAN, Député gaulliste de l'Essonne et Président de Debout la République.

Mais, si le Conseil de l'Europe a émis des réserves sur EDVIGE, l'Union européenne a voté le 7 juillet une réforme du droit européen sur les communications électroniques dit <<Paquet Télécom >>. Un eurodéputé britannique conservateur, Malcolm Harbour, se fait le petit télégraphiste de la BSA (Business Software Alliance) une association contrôlée par des éditeurs de logiciels, afin d'introduire dans le droit européen les mesures permettant de surveiller les communications des internautes dans le but de détecter des violations de propriété intellectuelle.

Comme il est techniquement impossible de faire ce type de détection sans surveiller la totalité des communications, c'est la globalité des usages de l'ensemble des internautes que les fournisseurs d'accès seront contraints d'espionner: mails, navigation, messagerie instantanée, jeux en réseau ....

Cela revient à ouvrir la totalité des courriers à la poste pour espionner les correspondances, afin de voir si ce qui est écrit est conforme aux oukases d'un lobby d'affaires.

Notons que le rapporteur du <<Paquet Télécoms >>, Catherine Trautmann, eurodéputée ancienne ministre socialiste de la culture, ne semble pas vraiment s'opposer a ce saccage d'un droit fondamental, celui de la vie privée.

Dans un tel contexte, la réforme prend de plus en plus l'aspect d'une contre-réforme, doctrinaire et liberticide.

Debout La République dénonce vivement ces dangereuses logiques de négation des droits fondamentaux des citoyens qui, sous prétexte de « moderniser » la législation, liquident aussi la liberté d’opinion, le droit à la vie privée et la présomption d'innocence.