n°26 du
23/03/2005

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gaullisme.fr
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A l'approche des
échéances électorales de 2007, et notamment la présidentielle, chacun
est amené à se positionner par rapports aux candidats, qu'ils soient
réellement déclarés ou non.
Un premier constat s'impose
dans cette période pré-électorale : l'Europe est omni présente et, comme
une évidence, l'éternel clivage virtuel droite-gauche ne revêt plus de
sens aux yeux des citoyens. Et c'est tant mieux ! Tout gaulliste doit
s'en féliciter.
A défaut d'être entendu
par nos élites de tous bords, le résultat du 29 mai aura au moins
produit cet effet.
Le second porte sur le
courage politique, pour être plus précis sur l'absence de convictions
fortes. Nous assistons, avec beaucoup d'amertume, au décrochage de
certains hommes politiques qui se dédient dans l'espoir de revenir sur
la scène politique.
-
François Fillon,
blessé dans son ego d'avoir perdu son marocain, renie l'image de
"gaulliste social" qui lui allait si bien en soutenant
l'indéfendable : la privatisation d'EDF. "il ne faut rien exclure
(...) Les services publics qui sont en situation de concurrence, on
voit bien l'intérêt qu'il y a à les privatiser" annonce
sereinement le nouveau mentor de l'UMP Sarkosienne ;
-
Philippe Seguin,
héro anti-Maastricht, identifié il n'y a pas encore très longtemps
comme leader incontesté du gaullisme d'aujourd'hui, se rapproche de
Nicolas Sarkozy en épousant ses orientations communautaristes et son
axiome la discrimination positive. "Le modèle canadien ou
britannique apporte des solutions plus efficaces qu'un modèle
français non appliqué" précise t-il dans un entretien accordé au
Monde ;
-
Charles Pasqua,
aujourd'hui Sénateur UMP, idole des années RPR, lâche prise : il
roule pour son jeune voisin des Hauts-de-Seine après avoir si
souvent vilipendé, et toujours avec force, les orientations
ultralibérales et anti-gaullistes d'une partie de l'UMP ;
-
Michel Barnier qui
fut longtemps l'espoir d'une génération sensible au gaullisme
déclare sa flamme et intègre la cour du roi Sarkozy, après avoir
privilégié l'orientation fédéraliste actuelle de la construction
européenne aux intérêts de la France[1].
Après tout, le concernant, ce n'est pas bien grave. La France peut
s'en passer.
Qu'il est difficile
d'être gaulliste aujourd'hui. Il faut avoir le courage de résister à
l'appel du carriérisme politique pour défendre ses convictions profondes
:
-
Défendre la Nation
et l'État qui l'incarne. Au-delà de ses strictes missions
régaliennes, il est fondamental qu'il doit donner les impulsions
nécessaires à la cohérence dans les domaines économique et social
indissociables ;
-
Affirmer la
souveraineté de la France pour mieux participer à la construction de
l'Europe indépendante que nous souhaitons tous et qui consolidera
ses propres valeurs ;
-
Redonner aux
consultations référendaires toute leur valeur par le respect d'une
ligne de conduite démocratique dont le général de Gaulle nous a
tracé le contour le 27 avril 1969 en se retirant dignement après un
échec moins cuisant que celui sur la constitution européenne, le 29
mai dernier ;
-
Établir un nouveau
contrat social s'appuyant sur une réelle participation des salariés
à la vie et à la gestion de l'entreprise ;
-
Défendre la
constitution de la Vème république et l'élection présidentielle au
suffrage universel que certains, droite ou gauche, veulent réformer
en redonnant le pouvoir aux partis politiques les plus importants et
en anesthésiant la souveraineté populaire, à l'image des
propositions du candidat-ministre de l'intérieur qui tentent de
supprimer la séparation des pouvoirs exécutif et législatif[2],
.
-
Avoir le courage et
la volonté politique de réformer le cadre des relations sociales en
démocratisant la représentation du personnel actuellement aux mains
d'une forteresse syndicale d'un autre temps ;
-
Mettre en œuvre une
réelle solidarité afin que nul ne reste sur le bord du chemin…
Dans les semaines à
venir, les mouvements se réclamant du gaullisme devront choisir : renier
leurs convictions ou résister ; émergeront alors les gaullistes
authentiques.
Pour ma part, je suis
confiant. Des clubs se forment, des citoyens se regroupent, les jeunes
se reconnaissent de plus en plus dans l'héritage du gaullisme. Pour
vivre sereinement notre engagement politique, il faudra, le moment venu,
confirmer notre engagement de gaulliste de conviction et nous retrouver
tous sur le même chemin : celui de la fierté que nous confère notre
engagement gaulliste.
[1]
Chacun se souvient (...) de
son "immense" (!!!) talent qui avait ordonné à nos ambassadeurs de se
mettre prioritairement au service de l'U.E., avant la France ! Tout le
monde se rappelle sa place, en pointe, dans la "propagande" inouïe qui
fut faite, notamment sur las chaînes télévisées, en faveur du « OUI »,
pourtant massivement rejeté. Il devrait en tirer les conclusions qui
s'imposent !
[2]
Il préconise que le
parlement soit associé à des nominations concernant des postes et
activités purement "exécutives". Par ailleurs, il considère que le
référendum d'initiative présidentielle ne peut engager la responsabilité
du président en exercice. Une position totalement opposée à celle du
gaullisme authentique - (Magazine de l'UNION –UMP n° 25 du 10 février
2006). |