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Echec des municipales : la
rupture gaulliste, républicaine et sociale, plus que jamais
d’actualité
Par Nicolas
Dupont-Aignan, Député DLR de l’Essonne Président de Debout
la République
N’en
déplaise à ceux qui veulent nier l’évidence, les élections
municipales sont une claque pour le président de la République
et pour l’UMP.
Le coup de balancier vers la
gauche a d’ailleurs épargné tous les candidats de droite qui
avaient été critiques à l’égard du comportement et de la
politique présidentiels.
En restant à la maison, les
électeurs de Nicolas SARKOZY de mai 2007, notamment l’électorat
populaire, n’ont pas – comme on veut le faire croire aujourd’hui
– manifesté une impatience sur le rythme des réformes.
Contresens total qui, s’il
conduisait à accélérer droit dans le mur, provoquerait de graves
désordres sociaux.
Il s’agit en fait d’un triple
désaveu.
Désaveu
du style présidentiel, tout d’abord. Ce qui devait arriver est
arrivé. Nicolas SARKOZY, à force de s’agiter en tous sens, de
résumer sa fonction à des coups de showbiz, de se complaire dans
l’argent et l’étalage de son ego, a choqué et déçu la France
réelle. En ne parvenant pas à endosser les habits présidentiels,
il sème une profonde inquiétude dans le pays.
Désaveu
de l’ouverture. La soi-disant idée géniale finit logiquement en
véritable fiasco. Le débauchage des KOUCHNER, BESSON et autres,
n’a pas apporté une voix. L’électorat traditionnel de la droite
a été oublié. Simple succursale de l’Elysée dirigée par un
collaborateur du président, l’UMP est maintenue dans un état de
léthargie totalement incompatible avec le rôle d’un parti
majoritaire !
Désaveu
surtout de la politique menée car en vérité cette politique n’a
rien à voir avec celle promise ou susurrée durant la campagne
présidentielle. Les Français ont cru que Nicolas SARKOZY
réussirait là où François MITTERRAND et Jacques CHIRAC avaient
échoué. Mais une fois élu, le volontarisme politique anti-pensée
unique, inspiré par Henri GUAINO, a laissé la place au
conformisme libéral, atlantiste et européiste.
Le traité de Lisbonne a été
ratifié dans le dos du peuple, au plus total mépris des
aspirations de justice sociale et de liberté démocratique
exprimées lors du référendum de 2005, l’euro flambe sans
susciter de réaction présidentielle sérieuse, les
délocalisations se multiplient, les poches des Français se
vident et la grogne sociale s’amplifie.
La question est simple
aujourd’hui : le Président peut-il changer d’attitude ? Le
Gouvernement peut-il changer de politique ? En toute
probabilité, soyons francs, cela relèverait du miracle… Aussi,
seule la pression d’une offre politique vraiment alternative
peut faire évoluer le système. Il ne s’agit pas,
fondamentalement, d’être un peu plus au centre, comme le
préconisent certains, ou un peu plus à droite ou à gauche, comme
le disent quelques autres.
Il faut en réalité mettre en
œuvre une autre politique économique et sociale, qui protège
davantage notre tissu industriel et nos emplois, réduise les
inégalités criantes d’aujourd’hui au lieu de les exacerber et
valorise nos atouts pour renouer avec la croissance. Bien
entendu, cela implique de briser le tabou de la pensée unique
européenne et de refonder la construction de l’Europe sur des
bases enfin assainies. Dans le chaos libéral mondial qui se
développe sous nos pieds, l’Europe peut renaître si le peuple
français a le courage d’aller au bout de sa logique de mai 2005,
remettant en cause les carcans de la Banque centrale européenne,
de la Commission toute-puissante de Bruxelles et du gouvernement
des juges de la Cour européenne de Justice. Avec un baril de
brut à 110 $, un euro à plus d’1,6 $ (bientôt 1,7 ?), un déficit
commercial et un chômage de masse structurellement grandissants,
l’heure de vérité approche inexorablement.
L’alternative sera simple : ce
sera la rue ou la rupture européenne. Les élections au Parlement
européen de 2009 seront, à cet égard, déterminantes… Tous les
gaullistes, les républicains, les forces politiques
indépendantes des appareils et lucides quant à la situation,
devraient s’unir pour percer dans les urnes et porter ce nouveau
message d’espérance.
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