Comme
de très nombreux Français, j’ai eu le sentiment que le G20 avait
été une réussite, que de premières et substantielles mesures
allant dans le bon sens avaient été prises.
Pourtant, à y regarder d’un
plus près, l’espoir est en train de virer à la déception et on
en vient fatalement à se demander si tout ce battage ne relève
pas d’une gigantesque manipulation.
Car à quoi a-t-on assisté si
ce n’est à un replâtrage de plus ? Bien sûr il y a eu quelques
décisions sur les paradis fiscaux, dont bon nombre désormais ont
glissé d’une « liste noire » à une « liste grise ». Mais pour
qu’il ne s’agisse pas d’un trompe-l’œil, encore faudra-t-il que
la volonté des Etats, de tous les Etats, soit au rendez-vous.
Voilà qui est loin d’être garanti…
Surtout, on est obligé de
constater que le G20, malgré des déclarations tonitruantes des
uns ou des autres à la veille du sommet, a essentiellement
consolidé les déséquilibres structurels de l’économie mondiale,
ceux-là même qui l’ont entraînée au bord du gouffre !
Pourquoi se le cacher ? Les
Etats-Unis et la Chine ont renouvelé l’accord stratégique qui
les lie et où se concrétisent beaucoup de ces
dysfonctionnements, semblables à des vices de conception d’un
réacteur nucléaire en surchauffe qui ne demande qu’à exploser à
la première alerte…
Ainsi, grâce à la
bienveillance chinoise, les Etats-Unis confortent le rôle
d’étalon monétaire du dollar, qui leur permet de financer à
poche percée une croissance artificielle. En contrepartie, ils
permettent à Pékin de maintenir son (anti) modèle de
développement, fondé sur un capitalisme de prédation
exportatrice et de dévastation de l’écosystème. Pigeon de ce
« deal », l’Europe - et particulièrement la France - fait les
frais de cette entente qui se réalise sur son dos.
Ainsi, rien n’a été décidé
pour mettre un terme aux déséquilibres commerciaux colossaux qui
expliquent la compression drastique des salaires et
l’endettement excessif des ménages, à ce capitalisme sans
industrie qui créé de la valeur fictive dans le tertiaire au
moyen de la planche à billet, à ce capitalisme de conquête
commerciale qui voit la Chine imposer petit à petit au monde son
hégémonie au moyen d’un libre échange parfaitement déloyal.
L’Europe n’a pas compris que
les enjeux du G20 sont moins économiques que géostratégiques,
chaque grande puissance veillant à maintenir sa place mondiale
sur le dos des autres, quel qu’en soit le prix pour tous.
L’aurait-elle compris d’ailleurs, qu’elle n’y pourrait rien,
puisque son projet supranational est antipolitique. Puisque,
aussi, la Commission de Bruxelles, la Banque Centrale Européenne
et la Cour européenne de Justice, organismes échappant à tout
contrôle démocratique, sont soumises au poids des intérêts qui
les ont investies.
C’est cette Europe - soumise
aux plus forts et incapable, par choix délibéré, de peser dans
l’histoire - qu’il faut changer. C’est pourquoi DLR se bat pour
une Europe des nations qui respecte les peuples et favorise des
coopérations volontaires autour de projets concrets. C’est le
vrai enjeu des élections du 7 juin. |