14 avril
2009

 

G2O : de l'espoir à la déception

 

 

Comme de très nombreux Français, j’ai eu le sentiment que le G20 avait été une réussite, que de premières et substantielles mesures allant dans le bon sens avaient été prises.

Pourtant, à y regarder d’un plus près, l’espoir est en train de virer à la déception et on en vient fatalement à se demander si tout ce battage ne relève pas d’une gigantesque manipulation.

Car à quoi a-t-on assisté si ce n’est à un replâtrage de plus ? Bien sûr il y a eu quelques décisions sur les paradis fiscaux, dont bon nombre désormais ont glissé d’une « liste noire » à une « liste grise ». Mais pour qu’il ne s’agisse pas d’un trompe-l’œil, encore faudra-t-il que la volonté des Etats, de tous les Etats, soit au rendez-vous. Voilà qui est loin d’être garanti…

Surtout, on est obligé de constater que le G20, malgré des déclarations tonitruantes des uns ou des autres à la veille du sommet, a essentiellement consolidé les déséquilibres structurels de l’économie mondiale, ceux-là même qui l’ont entraînée au bord du gouffre !

Pourquoi se le cacher ? Les Etats-Unis et la Chine ont renouvelé l’accord stratégique qui les lie et où se concrétisent beaucoup de ces dysfonctionnements, semblables à des vices de conception d’un réacteur nucléaire en surchauffe qui ne demande qu’à exploser à la première alerte…

Ainsi, grâce à la bienveillance chinoise, les Etats-Unis confortent le rôle d’étalon monétaire du dollar, qui leur permet de financer à poche percée une croissance artificielle. En contrepartie, ils permettent à Pékin de maintenir son (anti) modèle de développement, fondé sur un capitalisme de prédation exportatrice et de dévastation de l’écosystème. Pigeon de ce « deal », l’Europe - et particulièrement la France - fait les frais de cette entente qui se réalise sur son dos.

Ainsi, rien n’a été décidé pour mettre un terme aux déséquilibres commerciaux colossaux qui expliquent la compression drastique des salaires et l’endettement excessif des ménages, à ce capitalisme sans industrie qui créé de la valeur fictive dans le tertiaire au moyen de la planche à billet, à ce capitalisme de conquête commerciale qui voit la Chine imposer petit à petit au monde son hégémonie au moyen d’un libre échange parfaitement déloyal.

L’Europe n’a pas compris que les enjeux du G20 sont moins économiques que géostratégiques, chaque grande puissance veillant à maintenir sa place mondiale sur le dos des autres, quel qu’en soit le prix pour tous. L’aurait-elle compris d’ailleurs, qu’elle n’y pourrait rien, puisque son projet supranational est antipolitique. Puisque, aussi, la Commission de Bruxelles, la Banque Centrale Européenne et la Cour européenne de Justice, organismes échappant à tout contrôle démocratique, sont soumises au poids des intérêts qui les ont investies.

C’est cette Europe - soumise aux plus forts et incapable, par choix délibéré, de peser dans l’histoire - qu’il faut changer. C’est pourquoi DLR se bat pour une Europe des nations qui respecte les peuples et favorise des coopérations volontaires autour de projets concrets. C’est le vrai enjeu des élections du 7 juin.