Communiqué du 22 avril 2005
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Europe : 21 mai avec P. de Villiers.

 

Philippe de Villiers appelle ses partisans à aller convaincre «cousins, voisins et familles» jusqu'au 29 mai.

par Christine Ollivier AP | 21.05.05 | 18:57

 

PARIS (AP) -- Parce que ce sont les hésitants «qui vont nous faire gagner», Philippe de Villiers a appelé samedi plus de 5.000 de ses partisans réunis à Paris à «aller voir cousins, voisins, familles» pour les «convaincre» de voter «non» le 29 mai.

«Ce qui va se passer dimanche prochain, c'est un tournant historique», a-t-il affirmé. «Vous devez allez voir vos cousins, vos voisins, vos familles, convaincre pendant toute la semaine». Philippe de Villiers a donc égrené, sans notes, les «derniers arguments pour les hésitants», en entraînant ses partisans dans un «petit voyage dans la Constitution».

Dopé par les sondages qui donnent le «non» en tête dans les intentions de vote, le président du Mouvement pour la France (MPF) s'exprimait devant un palais des sports plein, qui a même dû refuser du monde. Il a donc fait aussi bien que le président de l'UMP Nicolas Sarkozy la semaine dernière. «Le palais des sports est trop petit pour le non!», a exulté Philippe de Villiers. «C'est la marée montante du non!».

«Si le oui gagne» le 29 mai, «on aura le plan D: délocalisations, déréglementation, déferlante migratoire», a-t-il affirmé dans une allusion à la polémique sur le «plan B».

En revanche, «le non sera communicatif», a-t-il assuré. Car «deux jours après, les Pays-Bas auront dit non», et ensuite «les Polonais», «les Danois», et «peut-être les Suédois, les Luxembourgeois», puis «les Anglais».

 

«Il n'y aura pas de mouton noir», a déclaré M. de Villiers, en citant une expression utilisée par Jacques Chirac. Et

 «de toute façon, le mouton en a marre de se faire tondre!».

Il s'en est pris au chef de l'Etat qui «sera le chef du 'non' le 30 mai au matin», «parce que sa principale qualité c'est la plasticité».

Loin devant Romano Prodi, Jacques Delors ou Valéry Giscard d'Estaing, le plus sifflé par la salle a d'ailleurs été Jacques Chirac. Le chef de l'Etat a eu droit à un clip assassin le montrant en train de fustiger l'Europe dans les années 1970. «Cette Europe où la France serait engluée comme dans un marécage (...) cette Europe-là nous ne l'accepterons jamais», proclamait-il alors. Dans l'image d'après, le président affirmait, en 2005: «j'ai toujours été un européen convaincu depuis l'origine». «Admirable, hein?», a rigolé Philippe de Villiers. «C'est terrible l'image...».

Le président du MPF a aussi ironisé au sujet du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, qui «a dit: 'si le non l'emporte ce sera la crise économique'. Ben retourne toi mon vieux!», a-t-il lancé, soulignant que c'était déjà le cas.

A huit jours du référendum, il a reçu le renfort samedi du député UMP Nicolas Dupont-Aignan, qui a fustigé les «ouiouistes» et les chefs d'Etat européens qui veulent «donner des leçons aux Français alors qu'ils n'ont même pas le courage de consulter leur propre peuple par référendum». «Le non vient de toute la France, de toutes les catégories sociales», a-t-il affirmé.

«On va gagner! On va gagner», scandait le public, survolté.

Le secrétaire général du MPF, le jeune Guillaume Peltier, a fustigé la «machine à mensonges» du camp du «oui». La directive «Bolkestein, c'est la Constitution!», et surtout, «la Turquie, c'est pareil que la Constitution», a-t-il affirmé.

Comme l'a noté l'ancien député européen Alexandre Varaut, «la Turquie c'est bien: on appuie sur le bouton, ça part tout seul». De fait, chaque allusion à Ankara a systématiquement provoqué l'hostilité du public: «à bas la Turquie, à bas la Turquie!», scandaient des Arméniens.

«Tous ceux qui vous disent qu'il n'y a aucun lien entre la Turquie et cette Constitution sont des menteurs», a asséné Philippe de Villiers.

Refuser la Constitution s'inscrit même selon le député UMP Philippe Penezec, proche de Charles Pasqua, dans la «bataille face à un islamisme expansionniste». Car sinon, «nous allons retrouver les voiles dans nos écoles» et «les lignes d'eau réservées aux femmes dans nos piscines municipales».

Alors, «debout les moutons noirs, debout les imbéciles, debout les paumés» et «debout la France!», a lancé Guillaume Peltier, reprenant ainsi les «caricatures» du camp du «oui».