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27 mai 2005

Un NON pour une Europe Indépendante.
 

Dimanche soir, le peuple de France aura tranché.

Mais, contrairement à ceux qui focalisent cette expression populaire sur l’unique traité constitutionnel, Objectif-France se positionne sur une vision plus large.

Depuis le référendum sur Maëstricht, les Français ne se sont plus exprimés sur la construction européenne. Pendant treize années, la politique menée par la France au sein de l’Union l’a été sans débat national. La parole du peuple a été confisquée.

Le scrutin de dimanche prend donc une ampleur différente : il s’agit d’approuver ou non cette politique dont le traité constitutionnel est l’acte final.

Voter « oui », c’est accepter la poursuite de cette politique.

Voter « non », ce n’est pas dire non à l’Europe. Voter « non » revient à donner un coup d’arrêt à cette boulimie européenne : prise de pouvoir des instances européennes au détriment des Nations et élargissement pléthorique et nébuleux.

Le NON de la France aura aussi une dimension refondatrice, chez nous, mais également chez nos voisins européens. Il y a d’autres voies possibles pour construire l’Europe que celle conduisant à un Etat supranational. Le traité de Nice, si décrié par ceux-là même qui l’ont négocié et ratifié est un contrat à durée déterminé. Il expire en 2009. De plus, le projet constitutionnel en reprend l’essentiel. En conséquence, que les Français votent « oui » ou « «non », il ne disparaîtra pas. Il continuera à réglementer le fonctionnement des institutions européennes jusqu’à son terme. Nous avons quatre ans pour bâtir un avenir européen différent. Quatre ans pour changer de cap, quatre ans pour faire l’Europe sans défaire les nations. C’est possible, souhaitable et indispensable.

La classe politique, du moins une part importante, veut faire croire qu’il y a un Oui (ou un Non) de droite et de gauche. Objectif-France propose un NON transversal basé sur un refus global concernant :

une constitution qui va bien au-delà du cadre institutionnel qu’elle devrait forger pour assurer un fonctionnement démocratique de ses instances. Ce projet se propose de graver dans le marbre une orientation économique et sociale dont l’axe central s’organise autour du concept de la "concurrence libre et non faussée".

la primauté du droit communautaire sur les lois et constitutions nationales.

l’octroi de la personnalité juridique qui attribue à l’Europe un statut d’Etat-Nation à partir duquel la France, comme les autres pays, sera diluée et amoindrie.

la soumission de l’Europe à l’OTAN définitivement constitutionnalisée au travers de ce traité, excluant toute possibilité d’une Europe européenne, c’est-à-dire indépendante.

la négation d’une évolution de notre société vers plus de solidarité et de fraternité, en Europe bien sûr, mais aussi en France où les disparités sont encore trop importantes pour les ignorer.

Le débat qui s’est instauré autour de l’avenir de l’Europe aura été, quoiqu’en disent certains frileux, très enrichissant. D’autres peuples d’Etats membres nous envient ; ils auraient aimé avoir cette possibilité de débattre et le droit de s’exprimer démocratiquement.

Avec les gaullistes, Objectif-France s’est inscrit dans ce débat, avec honnêteté, mais aussi avec la conviction très forte que la France peut encore jouer, en Europe et dans le monde, un rôle majeur pour peu que son peuple le veuille et que la voix de la France ne soit pas bâillonnée.

Alain KERHERVE