08/10/2003

 

Le défi de l'environnement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La protection de l'environnement et l'écologie, l'amélioration des conditions de vie des citadins ont constitué un axe relativement important de la campagne présidentielle de Jacques Chirac… Ce dernier avait promis la mise en place de grands chantiers et l'institution de mesures nouvelles pour lutter contre toutes les formes de pollution: de l'air, de l'eau, des sols. Que reste-t-il, un peu plus d'un an après son accession au pouvoir ?

                    

Pas grand-chose, il faut bien le reconnaître.

 

Le simple fait d'avoir choisi Roselyne Bachelot comme ministre de l'environnement et de l'écologie était un signe fort à l'égard des Verts et des citoyens préoccupés de l'environnement: leurs préoccupations étaient ainsi minorées d'office, puisqu'on ne prenait même pas la peine de mettre en place une personne compétente, spécialisée ou expérimentée en la matière.

Alors que la France doit faire face à des bouleversements climatiques qu'il serait dès à présent possible d'anticiper, comme les inondations, ou les sécheresses occasionnant d'importants feux de forêt, événements qui se reproduiront dans les années à venir; alors que les pics de chaleur entraînent des pics de pollution (et des hausses des maladies respiratoires); alors que les marées noires et les dégazages sauvages en mer continuent de se multiplier; la ministre reste passive, comme indifférente, se contentant de quelques mots de compassion pour les victimes à chaque catastrophe.

Mentionnons également la réponse faite par la ministre lors de la séance de l'Assemblée du 1er octobre à un député qui lui demandait ce qu'elle comptait faire pour lutter contre la pollution à l'ozone, qui touche particulièrement les régions Ile de France et Rhône-Alpes: dans ces zones, 50% de la pollution provient d'Allemagne et de Grande-Bretagne. La ministre "ne peut donc que déplorer" un manque de concertation au niveau européen.

 

Roselyne Bachelot n'est bien sûr pas la seule responsable… En amont, il y a le président et le chef du gouvernement qui dirigent son action. Il y a quelques semaines, M. Raffarin a annoncé des mesures révolutionnaires en matière de lutte contre la pollution automobile: la taxation des carburants utilisés par les véhicules diesel… qui épargnera pourtant les transports de marchandises (lesquels polluent pourtant à eux seuls plus que tous les véhicules de tourisme diesel réunis). S'agit-il d'une mesure écologique, démagogique, d'une plaisanterie douteuse ou d'un moyen de remplir les caisses – percées – de l'Etat ? La question reste sans réponse. 

Enfin, depuis plusieurs semaines, la presse s'intéresse aux progrès des travaux d'un futur tramway sur les boulevards des maréchaux, au sud de Paris, et de nombreux articles révèlent que "les stratèges de l'UMP", soucieux de décrédibiliser le maire de Paris, multiplient les pétitions, manifestations et recours juridiques pour retarder l'inauguration…

 

Est-ce cela que l'on est en droit d'attendre d'un gouvernement qui se prétend responsable et à l'écoute des citoyens ? L'écologie et l'environnement dépassent largement le champ de la compétition politique et notre avenir en dépend. Il serait temps d'arrêter de les mépriser (et les citoyens avec eux).

Laetitia Favrie