A 7 ans, Charles de Gaulle
joue de son autorité auprès de ses frères et de sa sœur
Paris, 1899.
La famille de Gaulle s'installe rue de Staël. Charles découvre
l'électricité et l'ascenseur. Il le prend seul et se fait
gronder.
Calais, 22 mai
1900.
Naissance d'Yvonne, fille de Jacques et Marguerite Vendroux.
Paris, 16 mai
1901. Charles
de Gaulle fait sa première communion à la chapelle de
l'Immaculée Conception, rue de Vaugirard à Paris.
Paris, 1905.
A l'âge de 15 ans, Charles mesure 1,77 m.
Paris, juillet
1906.
Distribution des prix au collège de l'Immaculée Conception :
Charles de Gaulle est cité 10 fois. Il obtient 6 premiers prix,
1 deuxième prix et 3 accessits.
Paris, 1906.
A l'âge de 16 ans, Charles mesure 1,85 m.
Paris, octobre
1908. Charles
de Gaulle entre au collège Stanislas, en classe préparatoire à
Saint-Cyr.
Saint-Cyr, 27
septembre 1909.
Charles de Gaulle est reçu 119eme sur 121 au concours de l'Ecole
militaire.
Paris, 30 janvier
1910.
Publication par le Journal des voyages de la nouvelle la Fille
de l'Agha, sous le pseudonyme de Charles de Lugale.
Arras, 27
septembre 1910.
Charles de Gaulle est promu au grade de sergent.
Saint-Cyr, 1er
octobre 1911.
Charles de Gaulle est promu au grade de sous-lieutenant.
Arras, 1er
octobre 1913.
Charles de Gaulle est promu au grade de lieutenant.
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En 1893, Xavier et
Marie-Agnès
entourent Charles (3
ans) |
Aura-t-il
ce même long nez, devenu si caractéristique des De
Gaulle qu'on dit d'eux dans le quartier qu'"ils
promènent leur nez devant eux comme le saint
sacrement" ? Il est encore trop tôt pour le dire, après
la naissance ce matin, vers trois heures et demie, de
Charles, André, Joseph-Marie de Gaulle, fils de Henri,
Charles, Alexandre de Gaulle, professeur de lettres, et
de son épouse née Jeanne, Caroline, Marie Maillot.
L'accouchement a eu lieu dans la demeure familiale de la
rue Princesse. Belle adresse pour une naissance que
cette rue baptisée ainsi sous Louis XIV en l'honneur
d'une princesse qui y demeurait, puis désignée sous la
Révolution comme la rue de la Constitution, et
rebaptisée au XIXe siècle de son nom d'origine ! |
De toute la
matinée, la demeure familiale, achetée il y a dix-huit ans par
les parents de Jeanne, n'a pas désempli de ses occupants
habituels : Jules et Julia Maillot, les propriétaires, ravis
d'être encore une fois grands-parents, Noémie, la sœur de
Jeanne, et son mari Gustave de Corbie, et bien sûr les heureux
père et mère, aux anges d'offrir un petit frère à leurs deux
aînés, Xavier, né en 1887, et Marie-Agnès, née l'an passé. On a
même vu accourir Alexandrine, l'ancienne cuisinière des lieux,
qui n'a pas pu résister à la curiosité de découvrir le bambin. A
quinze heures, tout le monde est parti pour l'église
Saint-André, pour le baptême de Charles, engoncé et néanmoins
superbe dans une longue robe blanche rehaussée de dentelles, de
broderies ajourées et de pans de mousseline que laissait
apparaître la pelisse de soie blanche dont on l'avait recouvert
pour le protéger du froid, si intense à Lille au mois de
novembre. Un bonnet de dentelle ainsi qu'un tulle blanc
achevaient de le camoufler. Pour marraine, ses parents lui ont
désigné sa tante, la chère Lucie Maillot, surprise en plein
voyage de noces par l'annonce de la venue prochaine de l'enfant.
Son parrain n'est autre que son oncle Gustave de Corbie, éminent
professeur à la faculté de Lille. C'est le père Isaïe Richard
qui a baptisé Charles dans son église baroque, sur des fonts
baptismaux de marbre surmontés d'un couvercle où vient
perfidement s'enrouler un serpent…
Voici
à peine un an que Charles de Gaulle s'est mis à écrire pour son
plaisir, et le voilà déjà publié. Il n'a pas seize ans ! La
lecture du premier de ses textes, long d'une vingtaine de pages,
a été réservée à quelques-uns de ses camarades de classe. Il
s'agit d'une nouvelle de politique-fiction où il s'imagine, en
1930, en général de l'armée française commandant une force de
200 000 hommes levée pour défendre la France envahie par
l'Allemagne. Celui qui vient d'être édité est d'une autre
nature. Ecrite en alexandrins, cette petite pièce, intitulée Une
mauvaise rencontre, met aux prises un bourgeois et un brigand.
Elle a été jugée si plaisante par le jury d'un concours
littéraire lillois que le lauréat a eu le choix entre 25 francs
et la publication. C'est cette dernière qu'il a choisie.
Quelle
progression ! Entré 119e sur 121, Charles de Gaulle quitte ce
soir Saint-Cyr au 13e rang avec le grade de sous-lieutenant. Le
major est un certain Alphonse Juin. Le jugement de ses
supérieurs est élogieux, plus que celui de ses camarades qui
l'ont souvent raillé pour sa taille (1,87 m) et son allure
hautaine. Quand les plus aimables le surnommaient « Asperge »,
les moins bien disposés le traitaient de «dindon» ou de
«sot-en-hauteur»... Mais pour la hiérarchie, rien de tel. Sa
conduite est «irréprochable », son attitude «très belle », son
intelligence « très vive» et son zèle « très soutenu ». Quant à
son esprit militaire, il est « très développé ». Bilan : il «
fera un excellent officier ».
Seules faiblesses
: l'équitation, où il ne dépasse pas la moyenne, et le tir, où
il n'obtient que 8,6 sur 20… Son classement lui a déjà permis de
choisir son arme : ce sera l'infanterie.
Le
sous-lieutenant de Gaulle est donc de retour à Arras. Durant son
absence, le 33e RI a changé de commandement. C'est le colonel
Pétain qui, il y a quelques jours, l'a reçu à la caserne : " Je
vous souhaite la bienvenue dans l'armée. Vous êtes affecté à la
6e compagnie, celle du capitaine Salicetti. " Agé de 56 ans, le
regard clair, le colonel Pétain est auréolé d'un grand prestige.
Le sous-lieutenant de Gaulle n'ignore pas qu'il y a quelques
mois, à un émissaire du ministère des Armée qui lui demandait de
lui fournir le nom de ses officiers qui allaient à la messe, le
colonel avait répondu sans crainte : " M'y tenant au premier
rang, je n'ai pas l'habitude de me retourner... " Pour l'heure,
le sous-lieutenant de Gaulle s'affaire à recueillir les recrues.
Objectif : leur inculquer "l'esprit d'offensive". |