Législatives 1967

Retour                                                                                                                   Mis en ligne le 27 septembre 2008

 

A 7 ans, Charles de Gaulle joue de son autorité auprès de ses frères et de sa sœur

Paris, 1899. La famille de Gaulle s'installe rue de Staël. Charles découvre l'électricité et l'ascenseur. Il le prend seul et se fait gronder.

 

Calais, 22 mai 1900. Naissance d'Yvonne, fille de Jacques et Marguerite Vendroux.

 

Paris, 16 mai 1901. Charles de Gaulle fait sa première communion à la chapelle de l'Immaculée Conception, rue de Vaugirard à Paris.

 

Paris, 1905. A l'âge de 15 ans, Charles mesure 1,77 m.

 

Paris, juillet 1906. Distribution des prix au collège de l'Immaculée Conception : Charles de Gaulle est cité 10 fois. Il obtient 6 premiers prix, 1 deuxième prix et 3 accessits.

 

Paris, 1906. A l'âge de 16 ans, Charles mesure 1,85 m.

 

Paris, octobre 1908. Charles de Gaulle entre au collège Stanislas, en classe préparatoire à Saint-Cyr.

 

Saint-Cyr, 27 septembre 1909. Charles de Gaulle est reçu 119eme sur 121 au concours de l'Ecole militaire.

 

Paris, 30 janvier 1910. Publication par le Journal des voyages de la nouvelle la Fille de l'Agha, sous le pseudonyme de Charles de Lugale.

 

Arras, 27 septembre 1910. Charles de Gaulle est promu au grade de sergent.

Saint-Cyr, 1er octobre 1911. Charles de Gaulle est promu au grade de sous-lieutenant.

 

Arras, 1er octobre 1913. Charles de Gaulle est promu au grade de lieutenant.

 

  •   Lille, 22 novembre 1890

En 1893, Xavier et Marie-Agnès

entourent Charles (3 ans)

Aura-t-il ce même long nez, devenu si caractéristique des De Gaulle qu'on dit d'eux dans le quartier qu'"ils promènent leur nez devant eux comme le saint sacrement" ? Il est encore trop tôt pour le dire, après la naissance ce matin, vers trois heures et demie, de Charles, André, Joseph-Marie de Gaulle, fils de Henri, Charles, Alexandre de Gaulle, professeur de lettres, et de son épouse née Jeanne, Caroline, Marie Maillot. L'accouchement a eu lieu dans la demeure familiale de la rue Princesse. Belle adresse pour une naissance que cette rue baptisée ainsi sous Louis XIV en l'honneur d'une princesse qui y demeurait, puis désignée sous la Révolution comme la rue de la Constitution, et rebaptisée au XIXe siècle de son nom d'origine !

De toute la matinée, la demeure familiale, achetée il y a dix-huit ans par les parents de Jeanne, n'a pas désempli de ses occupants habituels : Jules et Julia Maillot, les propriétaires, ravis d'être encore une fois grands-parents, Noémie, la sœur de Jeanne, et son mari Gustave de Corbie, et bien sûr les heureux père et mère, aux anges d'offrir un petit frère à leurs deux aînés, Xavier, né en 1887, et Marie-Agnès, née l'an passé. On a même vu accourir Alexandrine, l'ancienne cuisinière des lieux, qui n'a pas pu résister à la curiosité de découvrir le bambin. A quinze heures, tout le monde est parti pour l'église Saint-André, pour le baptême de Charles, engoncé et néanmoins superbe dans une longue robe blanche rehaussée de dentelles, de broderies ajourées et de pans de mousseline que laissait apparaître la pelisse de soie blanche dont on l'avait recouvert pour le protéger du froid, si intense à Lille au mois de novembre. Un bonnet de dentelle ainsi qu'un tulle blanc achevaient de le camoufler. Pour marraine, ses parents lui ont désigné sa tante, la chère Lucie Maillot, surprise en plein voyage de noces par l'annonce de la venue prochaine de l'enfant. Son parrain n'est autre que son oncle Gustave de Corbie, éminent professeur à la faculté de Lille. C'est le père Isaïe Richard qui a baptisé Charles dans son église baroque, sur des fonts baptismaux de marbre surmontés d'un couvercle où vient perfidement s'enrouler un serpent…

  •   La Chapelle-Montligeon, 1906

Voici à peine un an que Charles de Gaulle s'est mis à écrire pour son plaisir, et le voilà déjà publié. Il n'a pas seize ans ! La lecture du premier de ses textes, long d'une vingtaine de pages, a été réservée à quelques-uns de ses camarades de classe. Il s'agit d'une nouvelle de politique-fiction où il s'imagine, en 1930, en général de l'armée française commandant une force de 200 000 hommes levée pour défendre la France envahie par l'Allemagne. Celui qui vient d'être édité est d'une autre nature. Ecrite en alexandrins, cette petite pièce, intitulée Une mauvaise rencontre, met aux prises un bourgeois et un brigand. Elle a été jugée si plaisante par le jury d'un concours littéraire lillois que le lauréat a eu le choix entre 25 francs et la publication. C'est cette dernière qu'il a choisie.

  •   Saint-Cyr, 1er septembre 1912.

Quelle progression ! Entré 119e sur 121, Charles de Gaulle quitte ce soir Saint-Cyr au 13e rang avec le grade de sous-lieutenant. Le major est un certain Alphonse Juin. Le jugement de ses supérieurs est élogieux, plus que celui de ses camarades qui l'ont souvent raillé pour sa taille (1,87 m) et son allure hautaine. Quand les plus aimables le surnommaient « Asperge », les moins bien disposés le traitaient de «dindon» ou de «sot-en-hauteur»... Mais pour la hiérarchie, rien de tel. Sa conduite est «irréprochable », son attitude «très belle », son intelligence « très vive» et son zèle « très soutenu ». Quant à son esprit militaire, il est « très développé ». Bilan : il « fera un excellent officier ».

Seules faiblesses : l'équitation, où il ne dépasse pas la moyenne, et le tir, où il n'obtient que 8,6 sur 20… Son classement lui a déjà permis de choisir son arme : ce sera l'infanterie.

  •   Arras, novembre 1912

Le sous-lieutenant de Gaulle est donc de retour à Arras. Durant son absence, le 33e RI a changé de commandement. C'est le colonel Pétain qui, il y a quelques jours, l'a reçu à la caserne : " Je vous souhaite la bienvenue dans l'armée. Vous êtes affecté à la 6e compagnie, celle du capitaine Salicetti. " Agé de 56 ans, le regard clair, le colonel Pétain est auréolé d'un grand prestige. Le sous-lieutenant de Gaulle n'ignore pas qu'il y a quelques mois, à un émissaire du ministère des Armée qui lui demandait de lui fournir le nom de ses officiers qui allaient à la messe, le colonel avait répondu sans crainte : " M'y tenant au premier rang, je n'ai pas l'habitude de me retourner... " Pour l'heure, le sous-lieutenant de Gaulle s'affaire à recueillir les recrues. Objectif : leur inculquer "l'esprit d'offensive".