Les élus
Quimperlois et le petit commerce
La municipalité de
Quimperlé a la volonté farouche de mettre en œuvre un des points
essentiels de son programme : la revitalisation du centre-ville
de Quimperlé autour d'un axe fort en termes d'aménagement urbain
(Habitat, commerces de proximité, services).
Comme nous l'avons
toujours affirmé à maintes occasions,
les élus de Quimperlé considèrent que doit s'imposer à toutes
les communes un ensemble de règles cohérentes d'aménagement en
matière d'urbanisme commercial.
Un investissement
des élus Quimperlois…
C'est pour cette
raison essentielle que le Maire Alain Pennec et les élus
concernés (Martine Brézac, adjoint à l'urbanisme, moi-même en
charge du développement économique, et l'ensemble du Bureau
Municipal) nous nous sommes investis dans ce dossier.
Au dernier Conseil
communautaire (3 juillet), après avoir rappelé l'historique de
la rédaction du DAC (Document d'Aménagement Commercial de la
Cocopaq – voir la totalité de mon intervention ci-contre),
j'ai proposé de valider par un vote formel ce document qui est
un engagement voulu et partagé par tous pour la défense du
commerce traditionnel de proximité.
En effet, après une
procédure de modification du schéma de cohérence territorial du
Pays de Quimperlé (Scot), les règles ainsi défies peuvent être
opposables et ainsi s'imposer à toutes les communes pour la
défense des "centre-ville" et "centre-bourg". La démarche des
élus Quimperlois n'est donc pas exclusive à la ville centre.
Retournement de
situation… Le RAC contre le DAC
Mais la majorité des
élus de la Cocopaq, derrière Nicolas Morvan, en a décidé
autrement.
Le DAC
devient (après 1 an de travail commun de rédaction du document)
trop contraignant pour certaines communes et ne sera pas voté
dans sa forme ainsi aboutie. En lieu et place, Nicolas Morvan,
Président de la COCOPAQ nous propose un RAC (Référentiel
d'aménagement commercial), référentiel ne s'imposant à personne.
Les communes
qui sont en révision de PLU (Plan local d'urbanisme qui remplace
le POS – Plan d'occupation des sols) peuvent y inclure tout ou
partie des préconisations. C'est le cas de Quimperlé. Et comme
j'ai eu l'occasion de le rappeler, nous n'avons pas besoin du
RAC cocopaquien pour le faire.
|
-
Mon intervention au
Conseil communautaire
Déception pour les commerçants
Une initiative de
la Cocopaq
En septembre 2011,
le Cabinet Cibles & Stratégies nous présente une première
approche du Document d'aménagement commercial. Il a été mandaté
par la Cocopaq en vue d'élaborer le Document d'aménagement
commercial.
Cette initiative,
nous l'approuvons comme tous les élus, car il permet de mettre
en chantier un axe essentiel concernant l'évolution de la
"gouvernance des implantations commerciales initiée par la loi
LME (Loi de modernisation de l'économie) du 4 août 2008" comme
le précise ce premier document du cabinet.
En d'autres mots,
"Le DAC a pour vocation de poser les orientations communes pour
le développement et l'évolution spatiale du commerce".
Les principes
stratégiques.
Cette première
réunion se focalise en grande partie sur un premier principe
stratégique jugé essentiel par l'ensemble des élus : "Préserver
les centralités des villes et communes pour leur permettre
d'affirmer pleinement leurs fonctions urbaines, commerciales et
de lien indispensables à l'identité du territoire" et plus loin
"A ce titre, priorité est donnée aux implantations en
centre-ville et centre-bourg…"
Document modifié
en novembre
Au cours de cette
première rencontre sont abordés certains points que nous
retrouvons transcrits dans le DAC version Novembre 2011 qui est
validé par la commission aménagement du 30 novembre. Dans cette
version une préconisation forte y est précisée : "L'installation
de commerces isolés de toute urbanisation commerciale ayant pour
objectif de capter un flux automobile est interdite".
Celui présenté en
commission le 19 juin dernier est tout à fait conforme aux
orientations évoquées. Par ailleurs, un travail en commun avec
la Cocopaq a été mené concernant la définition des Zacoms.
Travail important, aujourd'hui terminé. Et nous en sommes
satisfaits.
DAC ou RAC
Aujourd'hui, il
s'agit de valider toutes ces orientations et règles établies
dans ce Document.
Comment donner à nos
débats et conclusion une valeur d'engagement politique ?
Ce document peut
être validé dans sa forme actuelle. Rien ne s'y oppose.
Il reste ensuite à
rechercher la méthode pour le rendre effectif. Avec deux
objectifs : qu'il s'impose à nous puisque nous en partageons le
contenu et qu'il concerne l'ensemble des communes en même temps.
Le présenter comme
un simple "référentiel" est donc, à notre avis, réducteur
(insuffisant). Et à ce niveau se pose la question du Scot.
Faut-il réviser le schéma de cohérence territoriale, avec tout
ce que cela suppose de lourdeur administrative repoussant à
plusieurs années l'application des dispositions du DAC, ou une
modification simple et bien plus rapide est-elle possible ?
Sujet traité au
Parlement
A l'Assemblée
Nationale, le député UMP Charles de la Verpillière aborde ce
sujet dans une question (n° 68705) au gouvernement le 12 janvier
2010. Il s'interroge sur "la valeur juridique des DAC institués
par la loi de modernisation de l'Economie du 4 avril 2010. Et il
précise qu'à son avis : "le document d'aménagement commercial a
la même valeur juridique que le Scot et qu'il est donc
opposable, dans un rapport de compatibilité, aux actes
mentionnés à l'article L. 122-1 du code de l'urbanisme"
La réponse
ministérielle donne certaines précisions : "Il convient tout
d'abord de signaler qu'un DAC … ne peut être opposable tant
qu'il n'a pas fait l'objet d'une enquête publique, celle-ci
devant intervenir dans un délai d'un an à compter de la
délibération adoptant le DAC.". Puis la réponse précise alors
que "L'intégration du DAC dans le Scot remplace les orientations
en matière d'aménagement commercial du Scot initial si celui-ci
a été approuvé."
Puis la réponse du
ministre aborde les deux possibilités qui s'offrent alors aux
collectivités.
La première, la
révision si les orientations du DAC sont en contradiction avec
les orientations générales du PADD (Projet d'aménagement et de
développement durable), PADD inclu dans le Scot
La seconde,
procédure plus simple de modification si les orientations du DAC
ne portent pas atteinte à l'économie générale de ce PADD.
Au Sénat aussi
Dans une question
écrite du 5 avril 2012 (n°23272), Thierry Repentin (Sénateur
Socialiste de la Savoie), aujourd'hui membre du gouvernement,
rappelle le contenu de la question précédente, mais apporte deux
précisions qui donnent un éclairage encore bien plus précis à
cet aspect juridique.
Première précision :
le Groupement de recherche sur les institutions et le droit de
l'aménagement, de l'urbanisme et de l'habitat (GRIDAUH*) tout en
invitant à la prudence conseille dans une note de janvier 2012
d'utiliser la procédure simple de modification du Scot si les
objectifs du PADD ne sont pas remis en cause.
Deuxième précision :
Une décision du tribunal administratif de Lyon du 7 février 2012
considère que le DAC, "en vertu des dispositions dérogatoires de
l'article L. 752.1 du code du commerce, est adopté et devient
provisoirement opposable antérieurement à l'enquête publique".
A partir de ces
considérations, les élus Quimperlois vous font la proposition suivante :
1 - Le conseil
communautaire, par un vote majoritaire, espérons unanime, adopte
le Dac en tant que document d'aménagement commercial.
2 - A la suite, il
convient de vérifier que les orientations d'une part du PADD
inclus au Scot et d'autre part du DAC sont compatibles
3 - Dans ce cas,
entamer une procédure de modification du Scot comme nous avons
su le faire dernièrement.
Cette proposition
se veut constructive et entend montrer aux commerçants des
"centre-ville" et "centre-bourg" tout l'intérêt que les élus
portent à ces acteurs économiques de proximité indispensable à
l'animation de nos cités.
Alain Kerhervé
|
Voici, ci-après, le
communiqué de presse concernant cette CDAC:
Les
élus Quimperlois veulent
renforcer la centralité.
Lors de la dernière
CDAC (Commission départe-mentale d’aménagement commercial) du
lundi 26 mars 2012 concernant l’extension de 3000m2 d’un
ensemble commercial (nouveaux commerces : équipement de la
personne, jusqu’à 3 commerces – ex : habillement…–, équipement
de la maison, jusqu’à 2 commerces, et culture-loisirs, également
jusqu’à 2 commerces[2]),
projet présenté par M. Xavier Le Jouan, par ailleurs patron
d’Intermarché à Kervidanou 3, Moëlan et Quimperlé,
Alain Kerhervé,
représentant le Maire de Quimperlé Alain Pennec, a émis un vote
négatif.
Pourquoi ?
La municipalité de
Quimperlé déplore fortement le risque d’accentuation de la
fragilisation du commerce de centre-ville que constitue ce
projet, notamment pour les petits commerces d’habillement,
librairie, petits équipement de la maison…
Par ailleurs, les
élus Quimperlois s’étonnent du vote positif des représentants de
la Cocopaq et de la commune de Mellac, vote en totale opposition
avec les objectifs affichés du DAC (document d’aména-gement
commercial) actuellement en discussion,
- objectifs ainsi
affichés dans ce document : « le DAC réaffirme le rôle important
des centralités comme lieu de lien et de cohésion sociale. A ce
titre, priorité est donnée aux implantations en centre-ville et
centre-bourg. »,
- objectifs de
revitalisation du commerce en centre-ville jusqu’ici portés par
l’ensemble des représentants des communes.
Il s’agit bien, dans
cette affaire, d’une rupture d’équilibre commercial de notre
cité en faveur, exclusivement, des commerces de la grande
périphérie, rupture incompatible avec notre vision d’un
centre-ville dense favorisant la mixité habitat/com-merces/équipements
publics, comme le souligne également le DAC.
La CDAC est la Commission
chargée d'étudier les demandes d'implantation ou d'extension
des surfaces commerciales de plus de 1000 m2. Elle est
composée de 5 élus locaux (dont le Maire de la commune
d'implantation et le Président du Conseil Général) ; 3
personnes qualifiées en matière de consommation, de
développement durable et d'aménagement du territoire (en
aucun les organismes consulaires).
[[2]
Article 2.3.1, page 17 du projet.
|