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ommuniqué d'Objectif-France (11 avril 2005)
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Europe : les gaullistes de conviction se retrouvent...

 

Évoquant l'attitude des hommes politiques qui cherchent à se recommander du souvenir du général de Gaulle, pour justifier leur "oui" au projet de constitution européenne, Jean Charbonnel, ancien ministre, a déclaré :

"Aussi capitale que demeure la référence gaullienne pour les gaullistes, et pour tant de Français, attachés à ce grand héritage, il est dangereux de faire intervenir la mémoire du Général dans nos débats d'aujourd'hui. Que dirait-il maintenant, alors que la conjoncture nationale et internationale s'est profondément modifiée ? Nul ne le sait.

Nous croyons toutefois possible de retrouver, grâce à une réflexion attentive sur son action et à une relecture objective de ses écrits, l'esprit du message qu'il nous a laissé sur un problème qui n'a cessé d'être essentiel à ses yeux : il nous paraît évident qu'il aurait fermement rejeté le texte qui nous est aujourd'hui proposé.

Que voulait-il lui-même pour l'Europe ? Il nous l'a dit sans ambiguïté depuis 1940 jusqu'au "Plan Fouchet" de 1962 - que les Eurocrates de l'époque ont fait échouer. Ce qu'il souhaitait, c'était une Europe fondée sur la réconciliation franco-allemande, qu'il avait préconisée dès 1945, avant Robert Schuman et Jean Monnet ; une Europe confédérale, respectueuse des indépendances politique et culturelle de ses membres mais ouverte à toutes les coopérations depuis l'organisation de ses institutions jusqu'à la haute technologie ; une Europe capable de devenir une force d'équilibre dans le monde, excluant la domination de tout fédérateur extérieur, c'est-à-dire, dès ce moment, des États-Unis.

Peut-on, dans ces conditions, imaginer que De Gaulle aurait accepté les "avancées" fédéralistes du texte actuel et notamment la création d'un "ministre européen des Affaires étrangères", comme si l'on pouvait s'en remettre à un personnage, même symbolique, pour conduire la politique extérieure de la France? Peut-on imaginer que De Gaulle aurait accepté que l'effort de défense du pays se développe dans le cadre de l'OTAN, alors qu'il avait voulu le doter d'une force de dissuasion pour qu'il ne soit jamais engagé dans un conflit qui ne fût le sien ?

Il est clair que le Général aurait refusé avec indignation de telles perspectives : ceux qui s'y rallient aujourd'hui se couvrent abusivement de son autorité."

http://gaullismesocial.free.fr

 

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PARIS (AP) -- Nicolas Dupont-Aignan, chef de file des partisans du «non» à l'UMP, dénonce le «culot» des membres de son parti qui «ressuscitent» le général de Gaulle pour appeler à voter «oui» au référendum du 29 mai.
«Personne ne peut ressusciter le général de Gaulle, ni parler en son nom», déclare le député de l'Essonne dans un entretien au «Journal du dimanche».
Le député UMP Patrick Ollier a récemment fait signer une pétition à plus de 150 parlementaires appelant à un «oui gaulliste».
Pour M. Dupont-Aignan, «Patrick Ollier ne manque pas de culot pour oser faire croire aux Français que le général, qui a toujours défendu la liberté et l'indépendance de la France, aurait accepté la création d'un super-Etat, de surcroît soumis à la tutelle américaine».
Le président de Debout la République doit tenir mardi une conférence de presse avec plusieurs anciens collaborateurs du fondateur de la Ve République pour «témoigner de l'attachement du général de Gaulle à une Europe indépendante qui s'appuie sur des nations fortes». AP