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Communiqué du 17 mai 2006
 

 

98% de ceux qui ont voté non au référendum européen ne le regrettent pas !

 
  • Source Resistencia

     

    Une dépêche AFP (sous embargo 16 mai - 19h00) indique que le journal Libération, qui n'est pas suspect d'euroscepticisme  puisqu'il était ouvertement favorable au Oui au référendum, va publier demain un sondage d'où il ressort que :

     

    • 98% de ceux qui ont voté non au référendum européen ne le regrettent pas tandis que 1% le regrettent

    • 89% de ceux qui ont voté oui au référendum européen ne le regrettent pas tandis que 10% le regrettent.

    La dépêche AFP ci-dessous a choisi un titre pervers et sciemment faussé en ne mettant en avant que la partie du sondage concernant les électeurs du Non (Titre ci-dessus : 98% de ceux qui ...). En lisant que "98% de ceux qui ont voté non au référendum européen ne le regrettent pas", le lecteur inattentif se dit qu'il y en a quand même quelques-uns qui le regrettent... En outre, la formulation retenue par l'AFP véhicule inconsciemment l'idée que ceux qui ont voté Non n'auraient pas vraiment la conscience tranquille...

    Pourtant, le vrai résultat de ce sondage est ailleurs : il tient dans le fait que 10% des électeurs du Oui regrettent leur vote. Et cela, c'est capital.

    Pour bien comprendre l'enseignement du sondage, il nous faut donc faire un peu d'arithmétique élémentaire :

    a) on se rappelle que, selon les résultats officiels, 54,7% des Français ont voté Non à la Constitution européenne et 45,3% ont voté Oui.

    b) or, si 98% des Français ayant voté Non ne regrettent pas leur vote, cela signifie que 98% des 54,7% de Français ayant voté Non revoteraient Non aujourd'hui. Soit 0,98 x 0,547 = 0,536

    c) par ailleurs, si 10% des Français ayant voté Oui regrettent leur vote, cela signifie que 10% des 45,3% de Français ayant voté Oui voteraient Non aujourd'hui. Soit 0,10 x 0,45 = 0,045

    On peut en tirer la conclusion extrêmement importante que, si les Français étaient de nouveau appelés à voter aujourd'hui, le Non l'emporterait avec 58,1% des voix (car 0,536 + 0,045 = 0,581). 

     

    Conclusion

    Comme souvent, le titre de la dépêche AFP est trompeur et occulte l'essentiel.

    Or l'essentiel du sondage à paraître demain, c'est que, loin de diminuer, l'opposition à la Constitution européenne s'est encore renforcée depuis un an.

    Encore ce sondage a-t-il été commandé par un journal européiste. Il est donc raisonnable d'envisager que, désormais, il y a en gros 58 à 60% des Français qui sont hostiles à la Constitution européenne.

    Encore une fois, les événements ne cessent de confirmer nos analyses sur la crise historique insoluble dans laquelle s'enfonce la "construction européenne".

 
  • Communiqué AFP
    PARIS, 16 mai 2006 (AFP) - Un an après la victoire du non au référendum constitutionnel européen, 98% des électeurs qui ont voté non affirment ne pas regretter leur vote, même si celui-ci n'a pas modifié le sens de la politique européenne selon les trois quarts des Français, selon un sondage LH2 pour Libération rendu public mardi.
    Interrogés sur le fait de savoir s'ils regrettent leur choix du 29 mai 2005, 98% de ceux qui ont voté non répondent par la négative, 1% seulement exprimant des regrets. Du côté des électeurs qui ont voté oui, ils sont 89% à assumer leur vote, mais 10% affirment le regretter.
    Chez les abstentionnistes, 84% ne regrettent pas leur décision, contre 13% qui le font.
    75% des sondés considèrent que le résultat du référendum constitutionnel européen n'a pas eu d'influence sur "le sens de la politique européenne", tandis que 6% pensent que ce résultat l'a infléchi dans un sens "plus libéral" et 5% dans un sens "plus social".
    Pour la moitié des personnes interrogées, le non des Français au Traité constitutionnel européen "n'a pas modifié le poids de la France en Europe". Pour 36% toutefois, dont 64% de ceux qui ont voté oui, cette influence a été affaiblie. Ils ne sont que 5% à estimer que la France a accru son poids dans l'UE.
    Parmi les personnes interrogées, 37% ont voté non, 31% ont choisi le oui, 30% se sont abstenues et 2% ont voté blanc ou nul.
    Sondage réalisé par téléphone les 12 et 13 mai auprès d'un échantillon national de 1.004 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas).
    tm/em/df  AFP 161733 MAI 06