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Vœux à la presse de Nicolas Dupont-Aignan (Photo AK) |
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Permettez-moi, à l’occasion de ces traditionnels vœux à la presse, de vous souhaiter, comme à vos proches, une belle année 2007. Comment aussi, bien sûr, ne pas former des vœux pour la France en cette année électorale cruciale pour notre avenir à tous ?
Victor Hugo voulait placer dans les mains de la République « l’énergie et la douceur ». Alors oui, souhaitons à la France de retrouver « l’énergie » sans laquelle il n’y a pas de réussite et la « douceur » nécessaire à l’harmonie et à la justice. Mais pour y réussir, encore faudra-il offrir aux Français un vrai débat démocratique. Nos compatriotes sont déjà lassés du duel superficiel, imposé et théâtralisé entre les deux principaux candidats. Ils attendent des visages nouveaux, des idées neuves. De la sincérité, de la profondeur, de la vérité, du courage, de l’honneur, de la droiture. Comme le disaient les Romains, il n’y a pas de République sans « vertu », sans un sens minimum de l’intérêt général. Chacun, en conscience, élu, journaliste, patron de média, doit s’interroger sur sa capacité à ouvrir le jeu, à nourrir le débat, à confronter les arguments pour sortir des sables mouvants de la politique spectacle qui est en train d’engloutir notre démocratie et de désespérer les peuples. En ce début d’année on a vraiment l’impression que la proximité des élections fait perdre le nord à beaucoup de candidats. Pour gagner le soi-disant combat des images, avez-vous noté leur agitation permanente, leur gesticulation dans tous les sens, la multiplication des promesses clientélistes et contradictoires, sans oublier maintenant la floraison de formules tendance, aussi clinquantes que vides de sens ? N’oublions pas que l’élection du Président de la République au suffrage universel n’a pas pour objet de choisir un programme détaillé à la virgule près qui relève des élections législatives, mais d’élire un homme incarnant la Nation, garant de ses valeurs et traçant les grandes orientations du pays. Il doit porter un projet et s’adresse à un peuple adulte. Voilà l’alchimie d’une élection présidentielle réussie. Or, à l’évidence, le tourbillon d’aujourd’hui vise d’abord à semer la confusion dans l’esprit des Français, à endormir les mécontentements légitimes et à dissimuler les quelques grands choix qui, dans l’ombre, ont déjà été effectués par les principaux candidats et les gros intérêts qui les soutiennent. Je suis justement candidat libre à l’élection présidentielle pour placer au cœur du débat les quelques enjeux qui sont essentiels pour l’avenir de la France. Sur chacun d’entre eux, je veux offrir aux Français un vrai choix. L’enjeu de l’Europe Le choix est simple : acceptons-nous de nous laisser imposer la Constitution européenne ou allons-nous nous battre pour faire respecter le vote historique des Français du 29 mai 2005, en faveur d’une autre Europe ? Ségolène Royal avance masquée, évoquant un vague « rendez-vous institutionnel » en 2008. Plus franc, Nicolas Sarkozy propose de faire revoter après 2007 par le Parlement une mini-constitution. En vérité, ni l’un ni l’autre n’ont compris qu’aucun redressement du pays ne sera possible sans une réorientation profonde de la construction européenne. Pas de croissance et donc d’emplois sans réforme de la Banque Centrale européenne ni rétablissement de la préférence communautaire. Pas de réussite économique dans la mondialisation sans une nouvelle politique industrielle et de recherche publique. Pas de pacification sociale ni d’intégration sans une vraie maîtrise de l’immigration et donc sans le rétablissement des contrôles aux frontières, ni un plan Marshall vers l’Afrique. Pas de vitalité du monde rural sans une nouvelle PAC ni des services publics enfin affranchis des dérégulations ultralibérales de Bruxelles. En 2007, je serais le seul à défendre le respect de ce Non fondateur du 29 mai 2005. N’oublions pas d’ailleurs, comme le font avec mauvaise foi les partisans défaits du oui, que le refus de la Constitution européenne n’a pas exprimé le rejet de l’Europe mais le souhait des Français de bâtir une autre Europe, celle des Nations et des projets au service des peuples. L’enjeu de la politique étrangère Le choix est simple : allons-nous aligner notre politique étrangère sur celle des Etats-Unis, poursuivre la réintégration dans l’OTAN, ou réaffirmer une politique étrangère et de défense indépendante ? Au moment où le Moyen-Orient s’embrase, la question n’est pas accessoire. Je suis convaincu que la France, qui a fait le choix de la justice et de la lucidité sur l’Irak, a d’autant plus son rôle à jouer aujourd’hui pour faire émerger un monde multipolaire, prévenir le choc des civilisations et promouvoir le développement durable. L’enjeu de la République Là aussi le choix est simple : allons-nous « achever » la République sous prétexte que ses principes sont abandonnés par ceux qui devraient au premier chef les défendre, ou au contraire, aurons-nous le courage de réaffirmer ses exigences Liberté, Egalité, Fraternité ? C’est bien parce que notre pays est morcelé par l’émergence de communautarismes notamment religieux, qu’il faut refuser la démagogie de la discrimination positive, de la décentralisation abusive, du démantèlement des services publics ou encore de la défiscalisation des dons aux cultes. Il faut à l’inverse rebâtir une République ferme et juste autour de la laïcité, des services publics réformés, d’une sécurité sociale bien gérée et mieux financée, d’une école publique de l’effort et du mérite. L’enjeu du modèle économique et social Le choix est simple : allons-nous laisser une mondialisation inhumaine détruire nos conquêtes sociales ou au contraire nous retrousser les manches pour reconstruire un modèle économique et social juste et efficace, car respectueux de notre tempérament national ? Quand la gauche croit que l’on peut s’ouvrir au monde tout en étant laxiste et dépensier et quand la droite libérale oublie qu’il ne peut y avoir de succès sans cohésion et partage, il devient plus qu’urgent de proposer un projet de redressement fondé sur l’effort de tous au profit de tous. L’effort de tous par une meilleure gestion publique, une baisse des charges sociales grâce à la TVA sociale, une incitation à produire en France. Au profit de tous grâce à la triple révolution de l’actionnariat salarié, de la sécurité professionnelle et du droit au logement. L’enjeu des institutions La cause profonde de la crise française tient en réalité à un grave dérèglement de notre démocratie. La défiance chronique des Français à l’égard des pouvoirs et des rouages de la démocratie représentative provient du sentiment, hélas trop souvent fondé, que le vote ne pèse plus sur le cours des choses. Aussi, rien ne pourra se faire demain pour guérir la France sans s’appuyer sur la légitimité populaire du suffrage universel. C’est pourquoi, alors que certains veulent à la suite du quinquennat transformer le Président en un super Premier Ministre, en un chef de camp, perdant ainsi l’autorité d’un Président arbitre, et abandonner le référendum, je propose, pour ma part, de réintroduire dans la Vème République l’esprit de responsabilité : instauration du référendum d’initiative populaire, renforcement du Parlement vis-à-vis du gouvernement, maintien du multipartisme grâce à l’instillation d’une dose de proportionnelle, création d’un statut de l’élu pour ouvrir les mandats électifs à des catégories entières de citoyens qui aujourd’hui n’y ont pas accès de facto, autant de réformes indispensables.
En mai 2007, les Français choisiront avant tout un cap à 5 ans. Aucun programme aussi détaillé soit-il ne réussira si le bon cap n’est pas tracé. Une Europe nouvelle qui va à l’essentiel, redonnant confiance aux Nations qui la composent, une politique étrangère indépendante qui répond aux attentes des peuples, une République exigeante, un modèle économique et social humain, des institutions qui s’appuient sur les Français, voilà les cinq repères que je propose à nos concitoyens. Voilà les cinq vœux que je forme pour la France en 2007. Et je ne compte pas seulement m’en tenir à des vœux. J’entends me battre pour qu’ils se réalisent et je compte sur vous tous pour m’y aider. Après l’abandon de Jean-Pierre Chevènement à gauche, le probable retour dans les rangs de Michèle Alliot-Marie à droite, je serai, en définitive le seul en 2007, à défendre au-delà des clivages partisans une « certaine idée de la France ». Le seul à clairement dire aux Français qu’il n’y aura pas de redressement possible sans une réorientation complète de la construction européenne. Oui, il nous faut transformer l’essai du référendum de 2005. Rompre l’ouverture des négociations avec la Turquie, changer la Banque centrale européenne ou sortir de l’euro, rétablir la préférence communautaire, appliquer les clauses de sauvegarde de Schengen, doubler le budget de la recherche, dénoncer les accords de Barcelone sur l’énergie, préparer le traité de l’Europe des Nations, voilà ma feuille de route. C’est à cette condition que la France retrouvera les moyens de sa politique. C’est à cette condition qu’elle retrouvera la sérénité et la confiance dans son propre avenir. C’est enfin ainsi qu’elle retrouvera le sens de l’effort. Car bien évidemment, et contrairement à ce que peut laisser croire le climat d’aujourd’hui où chaque candidat tel un Père Noël distribue des cadeaux qu’il n’a pas, il faudra ces prochaines années fournir un effort collectif important pour relever les défis de la mondialisation. Cet effort partagé est dessiné dans mon livre « Français, reprenez le pouvoir ». Je crois possible cette autre politique. Nos compatriotes l’attendent. Ils sont adultes. Ils veulent un projet différent, sérieux, solide. En un mot, ils veulent être respectés comme citoyens.
Ce que nous semons depuis
des années avec les élus, les militants de Debout la République, est en
train de germer. Le 28 janvier, au gymnase Japy, nous rassemblerons tous
ceux qui croient en la France. D’où qu’ils viennent, ceux qui se
battent, comme moi, pour une France libre, forte et juste. |