Communiqué du 08 mars 2007

 

Nicolas Dupont-Aignan pour une Europe de «coopérations à la carte»                                                                photo Alain KERHERVE

 

 

 

 

Pour Nicolas Dupont-Aignan, l'élection présidentielle est une revanche des grands partis sur le « non » à la constitution européenne. Désireux de conserver l'indépendance de l'Europe dans la mondialisation, il appelle à des réformes institutionnelles et économiques profondes.

Boudé par les médias, Nicolas Dupont-Aignan l'est encore plus quand il évoque son programme au lieu des polémiques politiciennes.

 

Marianne2007.info : Que pensez-vous du traitement des questions européennes dans le débat présidentiel ?

Nicolas Dupont-Aignan : L'élection présidentielle est une revanche de la classe politico-médiatique sur le vote du 29 mai 2005. Tout est fait pour ne pas éveiller les soupçons sur les projets des trois principaux candidats, Bayrou, Royal et Sarkozy. Ainsi, quand l'un d'eux sera élu, ils pourront dire que les Français ont plébiscité un candidat du « oui » et nier le référendum. Mon objectif est de dénoncer ce piège bien ficelé en m'appuyant sur les Français qui ont voté « non. »


Quelles sont les réformes prioritaires à mener en Europe ?
La loi européenne doit devenir l'exception et la loi nationale, la règle. On ne doit faire avec l'Europe que ce qu'on ne peut pas faire seul dans le cadre de coopérations à la carte. Il faut une grande réforme des institutions, en ôtant notamment à la Commission son monopole d'initiative en matière législative. Ensuite, nous devons délimiter les frontières et rompre les négociations avec la Turquie, pour entamer celles qui nous permettront des partenariats avec la Russie ou le Maghreb. Pour moi, les deux plus gros défis seront l'aide à l'Afrique et le recherche. Je propose donc 50 milliards d'investissement sur chacun de ces pôles.


Et pour ce qui est du fonctionnement économique de l'Union ?
Pour l'euro, le choix est simple : c'est la réforme ou l'abandon. Si en six mois, rien n'a été fait pour donner des objectifs clairs de croissance, rendre la BCE responsable devant les ministres de la zone euro et réviser la politique de change, on enterre la monnaie unique.


En ces temps de Salon, que proposez-vous sur le volet agricole européen ?
Je suis pour des Politiques Agricoles Communes (PAC) continentales. Il faut sortir du libre échange intégral. On ne peut pas continuer la politique de la jachère alors qu'on importe massivement des produits agricoles : l'objectif d'autosuffisance alimentaire a complètement disparu de la PAC, la France n'acceptera pas la mise à mort de l'agriculture de notre continent. A force de faire une mauvaise Europe, on fini par faire détester la belle idée européenne.