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Algérie : Lang veut reconnaître les «crimes» de la colonisation |
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En visite à Alger, Jack Lang a également donné une conférence à l'invitation de l'Institut des études stratégiques globales (IESG, groupe de réflexion pour les autorités). La proposition du conseiller spécial de Ségolène Royal, en visite à Alger, provoque un tollé à droite. «La meilleure façon de s'excuser est de reconnaître la réalité des crimes qui ont été commis par la colonisation en Algérie de 1830 à 1962», a déclaré Jack Lang, dimanche, à Alger. Une visite au cours de laquelle il a dévoilé les positions de la candidate Ségolène Royal sur l’Algérie. Ses propos n’ont pas tardé à faire réagir à la droite du Parti socialiste. François Bayrou a ainsi qualifié cette déclaration de «grave imprudence». «Chaque fois qu'on essaie d'instruire le procès, en injuriant ou en insultant ceux qui ont donné leur vie», qui ont participé à «un effort dont je rappelle qu'il était l'effort de la République et spécialement de la gauche, on creuse à nouveau les blessures du pays», a-t-il estimé. Le ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy a rétorqué qu’il fallait «regarder l’Algérie comme un partenaire égal» et que la France devait cesser de «se battre la coulpe». Quant à Jean-Marie Le Pen, il a déclaré que Paris n’avait pas à exprimer de «regrets» à l’Algérie pour la période coloniale. Réformer les manuels scolaires français Avant de tenir ces propos, le conseiller spécial de Ségolène Royal avait été reçu par le président Abdelaziz Bouteflika, pour lui remettre un «message d'amitié» de la candidate socialiste, dans lequel elle souhaite que les rapports entre les deux pays deviennent une «référence dans les relations entre le Nord et le Sud». Elle appelle également à réformer les manuels scolaires français «qui présentent une histoire idyllique du colonialisme». Si Ségolène Royal est élue présidente en mai prochain, «elle relancera le processus de Barcelone» (traité de coopération entre les riverains de la Méditerranée) a assuré le député du Pas-de-Calais. Les divergences entre Paris et Alger sur leur appréciation des effets de la colonisation en Algérie bloquent depuis 2005 la signature d'un traité de paix scellant leur réconciliation définitive. Alger réclame en particulier des «excuses» à la France pour les «crimes» commis sur son sol pendant la période coloniale, avant de signer ce traité.
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