Communiqué du 29 avril 2007

 

Désarrois souverainistes

 

Le résultat du premier tour de l’élection présidentielle, l’absence sur la ligne de départ de Nicolas Dupont-Aignan et le bien piètre résultat de Philippe de Villiers — reconverti au péri-frontisme — ont un peu plus désorienté les souverainistes. Nicolas Dupont-Aignan n’a donné aucune consigne de vote et prépare d’ores et déjà les élections législatives de juin, sur la ligne gaulliste et républicaine dont il n’a pas dévié. Le président du Mouvement pour la France, de son côté, a attendu quelques jours pour finalement inviter « les Français à faire le choix de la droite et de Nicolas Sarkozy pour barrer la route à la gauche ». Un revirement prévisible qui s’explique par le réalisme politique : les quelques parlementaires MPF, très concentrés dans le fief de Philippe de Villiers, doivent leur siège à la bienveillance de l’UMP. Les lieutenants de Nicolas Sarkozy n’ont pas manqué de le rappeler au candidat souverainiste pour qui l’enjeu, après une campagne calamiteuse façon « Le Pen light » est d’éviter un complet naufrage. Sauf que le ralliement d’opportunité à l’ancien ministre de l’Intérieur n’est pas du goût de tous et notamment de l’ultra Paul-Marie Coûteaux , qui a annoncé par un communiqué qu’il quittait le MPF pour reprendre la tête du Rassemblement pour l’indépendance de la France (RIF). Si « le débat n’est pas de choisir entre la droite et la gauche mais de savoir où va la souveraineté de la France », le député européen s’en prend bien plus clairement à Nicolas Sarkozy : « Au second tour, aucune voix souverainiste ne doit donner une légitimité populaire au coup de force qui se prépare. En particulier, aucune de nos voix ne saurait aller à Nicolas Sarkozy, qui a d’ores et déjà approuvé le plan Merkel de relance de la Constitution et s’apprête à le faire avaliser en catimini, sous la forme d’un mini-traité, par la voie parlementaire. » Soulignant que lui appelle à « voter blanc », M. Coûteaux affirme qu’« un certain nombre de militants du MPF voteront Ségolène Royal qui, elle, promet un référendum sur la Constitution ».

Paul-Marie Coûteaux