Communiqué du 24 avril 2007

 

L'élection présidentielle n'est pas une revue de détails                                                                                             par Alain KERHERVE

 

 

Réjouissons-nous : les Français ont voté en masse. Le nombre d’abstention retrouve un bas niveau sensiblement identique à celui de 1965, première élection présidentielle au suffrage universel de la Vème République.

Ainsi pouvons-nous affirmer une nouvelle fois que le fossé creusé ces dernières années entre les citoyens français et leurs élus n’est pas la conséquence d’institutions obsolètes. Il reste donc particulièrement déplacé de mettre en cause la constitution gaullienne et de réclamer une réorientation fondamentale de notre cadre constitutionnel. Les Français, par leur implication civique, ont passé un message : « ne touche pas » à mon droit d’expression démocratique, et ce qui vaut pour ce scrutin l'est aussi pour la démocratie directe, c’est-à-dire la pratique responsable du référendum pour les décisions importantes.

Nicolas Sarkozy va-t-il confirmer son choix de la voie parlementaire pour faire passer en force une constitution européenne rejeté le 29 mai 2005 ? Ségolène Royal envisage-t-elle toujours de "liquider" la Vème République pour une VIème redonnant le pouvoir absolu aux partis politiques ?

 

L'élection présidentielle n'est pas une revue de détails

Le score des candidats des petites structures est particulièrement bas. Nous en tirons les conclusions suivantes :

- le PC est à l’agonie. IL a représenté, après guerre, le quart des électeurs ; aujourd’hui, il ne vaut plus rien… Et c’est tant mieux !

- Le MPF a voulu courir après les électeurs de l’extrême droite, perdant ainsi sa propre identité ; Mauvaise pioche !

- Les verts sont victimes du succès des thèses écologiques ; l’écologie ne leur appartient plus depuis que Nicolas Hulot a agit. L’écologie est devenue « le bien commun » de tous, et c’est tant mieux !

- Les Français ont, dès ce premier tour, voté utile. L’élection présidentielle au suffrage universel a recouvré sa légitimité et son statut central qui caractérisent la Vème république ; les candidatures de témoignage n’ont pas lieu d’exister.

 

Que faire au deuxième tour ?

Il est indispensable de rappeler ce qui devrait être une évidence, mais qui ne l’est toujours pas à l’écoute du monde politique : les voix obtenues par chacun des candidats ne leur appartiennent pas. Les consignes de vote en termes de ralliement sont à proscrire.

Les Français ont une réelle conscience politique qui leur permet de juger en fonction de la campagne qui va se poursuivre jusqu'au 6 mai. Le débat Royal-Sarkozy du 2 mai sera un élément essentiel de choix.

Chacun des deux finalistes va devoir infléchir son projet pour prendre en compte les résultats du premier tour, et notamment la percée notable du candidat centriste qui exprime un rejet salutaire des vieux clivages gauche-droite. Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy sont dans l’obligation de sortir des frontières de leur appartenance respective. Il convient d’enrichir les projets à partir des débats suscités par l’ensemble des candidats. Il ne s’agit plus de voter UMP ou PS, mais au contraire d'exprimer un choix pour une vision de la France de demain et un(e) Président(e) de la République qui l'incarne. C’est le jeu démocratique tel que l’a voulu le fondateur de la Vème république.

Bien entendu, les échéances législatives se profilant dans la foulée, il faut s'attendre à une redéfinition du paysage politique. Rien ne saurait être comme avant, l'échéance présidentielle étant structurante de la vie politique.

 

Participer

Pour ce qui nous concerne, il est dans notre intention de relayer, en partant d’une analyse liée à nos convictions gaullistes profondes, l’ensemble des positions afin que le débat soit réel. C’est notre unique et profonde vocation.

 

Les résultats du 1er tour 

 

Electeurs 44 474 519 %
Abstentions 7 213 721 16,22
Votants 37 260 798 83,78
Blancs et nuls 544 953 1,23
Suffrages exprimés 36 715 845 82,55