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Les autorités de
Washington sont toujours promptes à donner des leçons à la planète
entière.
Aujourd'hui, c'est au
tour de la Chine de devoir faire des "réformes indispensables", au goût
des Américains.
Bien entendu, et à la
différence de l'Europe qui ne cesse de s'autoflageller et d'intérioriser
les critiques américaines, les Chinois n'obtempèreront pas.
Ils enregistrent une
croissance à deux chiffres, et ils se moquent éperdument de ces
admonestations washingtoniennes.
A noter que cette
croissance est en partie due au fait que les Chinois ont refusé la
"mondialisation inévitable". Ils maintiennent un strict contrôle des
changes et des mouvements de capitaux ; et ils n'ont accepté une
ouverture des échanges de marchandises qu'à la seule condition qu'elle
soit profondément déséquilibrée en leur faveur. À noter aussi qu'en
aparté, les officiels chinois considèrent que les Européens se
comportent comme des larbins suicidaires vis-à-vis des États-Unis.
Mais ce qui est drôle
dans cette histoire, c'est que le FMI vient tout juste de critiquer les
USA, par la bouche de son économiste en chef de nationalité indienne. Ce
dernier a critiqué l'absence de toute couverture sociale pour plus de 40
millions d'Américains.
Retenons bien ce chiffre : l'équivalent des 2/3 de la population
française qui n'a aucune couverture sociale !!
Il est vrai que c'est un
aspect du modèle libéral dont on parle peu chez nous. Nos journalistes
sont bien trop occupés à nous expliquer que les Français sont les
derniers des derniers.
En tout cas, cette
sortie du FMI n'a pas plu, mais alors pas du tout, aux autorités
américaines. Celles-ci considèrent qu'elles ont le droit de faire la
leçon au monde entier. Mais qu'en aucune cas quiconque ne peut leur
faire la leçon.
Tout cela est logique,
non ? |
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La Chine trop timorée dans ses réformes économiques, selon
Washington
19-04-2006 20:46:30
WASHINGTON, 19 avr 2006 (AFP)
La Chine est trop timorée dans la mise en place de réformes économiques,
notamment en ce qui concerne l'assouplissement des taux de changes, a
estimé mercredi Tim Adams, sous-secrétaire au Trésor américain chargé
des affaires internationales.
"Nous pensons que les changements peuvent être menés plus rapidement
qu'ils ne l'ont été jusqu'à présent. Les Chinois ont été trop prudents,
notamment en ce qui concerne les taux de changes", a déclaré M. Adams
lors d'une conférence de presse.
La Chine a connu au premier trimestre une croissance de 10,2%, que M.
Adams a qualifiée de "fulgurante". Cela montre "que la Chine peut
avancer plus rapidement sans que cela nuise à son économie", a ajouté le
responsable.
La Chine participera au dîner suivant la réunion des ministres des
Finances du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Grande-Bretagne,
Italie et Japon) qui se tiendra vendredi à Washington. Des représentants
russes, d'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis ont également été
invités.
Dans un contexte d'embellie économique mondiale, cette réunion du G7
permettra également de parler de la flambée des prix du pétrole, des
risques liés à la grippe aviaire et des déséquilibres mondiaux, a
précisé M. Adams.
En ce qui concerne ces déséquilibres, "c'est un sujet que nous prenons
très au sérieux, mais c'est un sujet complexe. Malheureusement nous
n'avons pas eu jusqu'à présent les discussions sérieuses qui sont
nécessaires" sur le sujet, a estimé M. Adams.
Ces déséquilibres enflent alors que le déficit des comptes courants des
États-Unis ne cesse de s'aggraver. Washington incrimine la faible
croissance à l'étranger et le manque de flexibilité des changes dans les
pays asiatiques tandis que les Européens s'inquiètent de l'insouciance
américaine face au creusement de ses déficits.
"Si vous regardez les pays ayant un surplus, ils sont devenus très
dépendants des exportations vers les États-Unis", a souligné M. Adams.
"Si nous entreprenons aux Etats-Unis les politiques qui réduisent notre
consommation et nos achats à ces pays, alors ces pays devront lancer des
politiques pour compenser la baisse de leurs exportations.
S'ils ne le font pas, la croissance mondiale
souffrira et c'est quelque chose que nous voulons éviter", a ajouté le
responsable.
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Washington s'agace de
commentaires du FMI sur l'économie américaine
19-04-2006 21:49:22
WASHINGTON, 19 avr 2006 (AFP)
Le Trésor américain s'est montré particulièrement agacé mercredi de
commentaires de l'économiste en chef du Fonds monétaire international
(FMI) Raghuram Rajan sur l'absence de couverture sociale pour plus de 40
millions d'Américains.
"Cela fait longtemps que le FMI nous examine de près. Ils ne mâchent pas
leurs mots et ne perdent jamais de temps pour faire des commentaires sur
les États-Unis. Il semble, d'après ce que j'ai lu, qu'ils se sont de
nouveau intéressé à des sujets qui ne sont pas vraiment de leur
ressort", a lancé lors d'une conférence de presse Timothy Adams, le
secrétaire-adjoint au Trésor américain chargé des affaires
internationales.
"Mais si cela vaut pour les États-Unis, cela vaut aussi pour les autres
et nous sommes impatients de voir ce que le FMI va dire pour les autres
pays", a-t-il dit, une allusion voilée au souhait des États-Unis de voir
la Chine réévaluer sa monnaie.
M. Adams réagissait à des propos tenus quelques heures auparavant par M.
Ragan selon lesquels les objectifs de réduction du déficit budgétaire de
l'administration républicaine sont "à la fois trop optimistes et pas
assez ambitieux".
"Il sera particulièrement important à l'avenir de freiner l'inflation
des coûts de santé, même en fournissant à tous une assurance-maladie, y
compris aux 8 millions d'enfants non assurés" aux États-Unis, avait
souligné l'économiste en chef du FMI.
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