Communiqué du 16 août 2007

 

Politique européenne de la France : le risque d’un marché de dupes

 

L’hebdomadaire Marianne, dans son édition du 21 juillet 2007, a ouvert ses colonnes à Nicolas Dupont-Aignan - Député NI et Président de Debout la République, qui s’inquiète du marché de dupes européen auquel semble avoir céder le nouveau président de la République

Au lendemain du sommet de Bruxelles, l’ensemble des observateurs saluait le « miracle Sarkozy », la relance de l’Europe, la réconciliation franco-allemande…

La France, en avalisant le retour de la Constitution pourtant rejetée par son peuple, cédait dans les faits à la pression des pays ayant ratifié le texte, au premier rang desquels l’Allemagne qui faisait coup double (extension de la majorité qualifiée et doublement de ses droits de vote).

Outre le fait que cet accord est démocratiquement scandaleux puisque le principe du référendum est refusé, le pire aujourd’hui est que le Président Sarkozy n’a rien obtenu en échange. En effet sur la question clef de l’euro, la visite du Président devant l’eurogroupe s’est transformée en débâcle.

Le Président qui pendant toute la campagne avait, à raison, fait de la lutte contre l’euro cher un préalable au redressement de la France n’a même pas osé aborder franchement les choses. L’Allemagne par la voix de son Ministre de l’économie l’a renvoyé sèchement dans ses buts. Madame Merkel qui a hier déjà tout obtenu de la France à Bruxelles, a dans une interview sur RTL le 11 juillet mis un point final au débat. Je cite : « Je ne m’y prêterai pas, et le gouvernement non plus ».

Ce qui devait arriver, arrivera. Pourquoi l’Allemagne céderait sur l’euro, Airbus ou l’OMC puisque la France a tout donné sur la Constitution ?

Tout cela prouve que le grand écart, pour ne pas dire le double langage, entre le discours à Paris et les décisions à Bruxelles, ne fait pas bon ménage avec la défense des intérêts nationaux et la construction d’une Europe équilibrée.

La France mérite mieux que les fanfaronnades de lendemains de sommet.

D’autant, et c’est là le plus grave, qu’aucun résultat concret ne pourra avoir lieu sur le plan économique notamment dans la lutte contre les délocalisations, thème central de la campagne présidentielle sans une réforme de la Banque Centrale européenne, l’instauration d’un libre échange loyal, une nouvelle politique industrielle.

C’est donc l’intérêt même du Président de la République et de la majorité de mettre fin à cette diplomatie de coups médiatiques.

Il en est d’ailleurs de même dans les domaines clefs de la réforme économique ou institutionnelle. A-t-on vraiment les moyens de perdre 15 milliards d’euros pour des mesures catégorielles alors même que la réforme de l’Etat reste à l’état de discours ? On se prive des recettes sans savoir si les économies sont tenables. Quant aux Institutions, le trompe l’œil n’est pas loin puisque on fonce vers la présidentialisation du régime sans de réel contrepoids et avec l’oubli délibéré et essentiel de la pratique référendaire.

Tout cela n’augure rien de bon pour l’avenir. L’audace dans le discours doit suivre dans les actes et surtout la réussite repose sur la cohérence dans la durée.

Espérons que l’été portera conseil !

 
L'intervention de Nicolas Dupont-Aignan à l'Assemblée Nationale