Alors
que Jean-Claude Junkers, président de l’Eurogroupe (groupe
des 12 pays ayant l’euro pour monnaie)
et Premier ministre du Luxembourg, estime que c’est à la France et aux
Pays-Bas de se rapprocher des points de vue des partisans du « oui » au
traité constitutionnel européen...
Stupéfaction
à Strasbourg après le double vote par les eurodéputés UMP et PS
affirmant leur "soutien" à la Constitution européenne rejetée par la
France et les Pays-Bas les 29 mai et 1er juin, ainsi qu'au récent arrêt
de la Cour de Luxembourg qui a transféré à Bruxelles la compétence
pénale des États.
En votant pour le rapport
Leinen qui "réaffirme, d'une part, son engagement à parvenir, sans
retard excessif, à une formule constitutionnelle pour l'Union européenne
et, d'autre part, son soutien au traité établissant une Constitution
pour l'Europe", ces parlementaires ont gravement insulté le vote du
peuple Français il y a un an.
En votant ensuite pour le
rapport Gargani, les mêmes se disent heureux de ce que les États-membres
dont la France aient été condamnés par la Cour qui leur retire leur
souveraineté pénale, comme le prévoyait... le projet constitutionnel !
Pire, ils ont voté
"contre" les deux amendements du Villériste Patrick Louis (MPF), c'est à
dire contre le principe de droit international, toujours réaffirmé
depuis 1957, selon lequel un Traité ne peut entrer en vigueur sans la
ratification unanime des États, et contre l'affirmation solennel du
"respect" pour le résultat des votes référendaires français et
néerlandais.
"Les Français doivent
savoir qu'au Parlement européen, le parti de M. Sarkozy et celui de Mme
Royal se tiennent la main pour faire passer en force le Traité
constitutionnel, expédier sans préavis à Bruxelles les compétences
nationales, et piétiner joyeusement le "Non" du peuple", ont jugé
Philippe de Villiers, Paul-Marie Coûteaux et Patrick Louis.
Mercredi 14 Juin 2006
CHRISTOPHE BEAUDOUIN
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