Communiqué du 08 mai 2007

 

Nicolas Sarkozy, 6ème Président de la Vème République...

 

Le 17 mai, Nicolas Sarkozy sera en fonction. Immédiatement après avoir reçu la démission du gouvernement de Dominique de Villepin, il nommera son Premier ministre et la quinzaine de ministres que ce dernier lui proposera. Les Secrétaires d'état destinés à compléter l'exécutif seront désignés après les élections législatives.

 

Traité européen ?

Comme annoncé, le nouveau Président rencontrera très rapidement Angela Merkel qui a accueilli avec enthousiasme la victoire "convaincante" du leader UMP. La Chancelière allemande qui préside jusqu'à fin juin l'Union européenne "se réjouit de pouvoir rencontrer prochainement M. Sarkozy pour un échange de vues". Nicolas Sarkozy lui présentera alors son projet. S'agira-t-il d'un mini traité* constitutionnel portant sur l'organisation de l'Union ou, plus simplement, d'une "boîte à outils" destinée à faire fonctionner les institutions européennes ?

L'élection de Nicolas Sarkozy, aussi indiscutable soit-elle, n'est pas un chèque en blanc pouvant l'exonérer du verdict populaire du 29 mai 2005.

Les 100 jours

Il affirme aller vite, au risque de confondre vitesse et précipitation. Avant la fin de l'été, il veut entamer les réformes sur :

-          la revalorisation salariale,

-          la fiscalité (heures supplémentaires, droits de succession, intérêts des prêts immobiliers…)

-          la sécurité, notamment les peines planchers pour les multirécidivistes,

-          le service minimum dans les transports collectifs,

-          la légitimité syndicale,…

Accepter le verdict des urnes

Le débat électoral a été enrichissant et la participation forte. Notons quand-même une poussée significative des bulletins blancs et nuls qui ont triplé par rapport au premier tour - voir résultats -. Chacun doit accepter le verdict des urnes et nous condamnons avec fermeté les débordements d'éléments d'extrême gauche et casseurs pour qui les élections restent "des pièges à c…".

 

Les interventions et le comportement des deux finalistes ont été dignes. La démocratie sort renforcée de cette élection présidentielle au suffrage universel ; qu'il en soit toujours ainsi pour le bien être des Français et la prospérité de la France.


* Le président de la commission constitutionnelle au Parlement européen, Jo Leinen, a estimé que "le mini-traité européen proposé par Nicolas Sarkozy est inacceptable", lors d'une rencontre avec la présidence allemande de l'UE aujourd'hui à Berlin.

Un long fleuve pas toujours tranquille

(Cliquez sur les photos
pour les agrandir)

 

1981 : Le président du RPR Jacques Chirac dîne le 24 mars à Paris avec Nicolas Sarkozy, alors âgé de 26 ans, membre du comité central du RPR (1979, chargé de la jeunesse.

1988 : l'ancien Premier ministre Jacques Chirac assiste, en compagnie d'Alain Juppé, secrétaire général du RPR et de Nicolas Sarkozy à l'université d'été du RPR à La Baule.

1995 : Nicolas Sarkozy s'exprime dans les Ardennes, au cours d'un meeting en faveur d'Edouard Balladur, dans le cadre de la campagne de l'élection présidentielle 1995.

2005 : Jacques Chirac pose avec son nouveau gouvernement le 3 juin. Dominique de Villepin est nommé Premier ministre et Nicolas Sarkozy, numéro 1bis, revient à l'Intérieur.

2006 : le 12 septembre , Nicolas Sarkozy dénonce "une certaine arrogance" de la diplomatie Chiraco-Villepiniste.

2007 : le soir de son élection à la Concorde; une Marseillaise pour conclure.

  • Intervention de Nicolas Sarkozy  à la salle Gaveau après l'annonce de son élection
    Pas de triomphalisme, mais humilité et modestie.

« Mes chers compatriotes,

En m'adressant à vous ce soir, dans ce moment qui est, chacun le comprend, exceptionnel dans la vie d'un homme, je ressens une immense émotion.

J'éprouve depuis mon plus jeune âge la fierté indicible d'appartenir à une grande, vieille et belle nation, la France. Je l'aime comme on aime les êtres chers qui nous ont tout donné. Maintenant c'est à mon tour de tout lui donner.

Ce soir ma pensée va aux millions de Français qui aujourd'hui m'ont témoigné leur confiance. Je veux leur dire qu'ils m'ont fait le plus grand honneur qui soit à mes yeux en me jugeant digne de présider aux destinées de la France.

Ma pensée va à tous ceux qui m'ont accompagné dans cette campagne. Je veux leur dire ma gratitude et mon affection.

Ma pensée va à Madame Royal. Je veux lui dire que j'ai du respect pour elle et pour ses idées dans lesquelles tant de Français se sont reconnus.

Ma pensée va à tous les Français qui n'ont pas voté pour moi. Je veux leur dire que par-delà le combat politique, par-delà les divergences d'opinions, il n'y a pour moi qu'une seule France.

Je veux leur dire que je serai le Président de tous les Français, que je parlerai pour chacun d'entre eux. Je veux leur dire que ce soir, ce n'est pas la victoire d'une France contre une autre. Il n'y a pour moi ce soir qu'une seule victoire, celle de la démocratie, celle des valeurs qui nous unissent, celle de l'idéal qui nous rassemble. Ma priorité sera de tout mettre en œuvre pour que les Français aient toujours envie de se parler, de se comprendre, de travailler ensemble.

Le peuple français s'est exprimé. Il a choisi de rompre avec les idées, les habitudes et les comportements du passé. Je veux réhabiliter le travail, l'autorité, la morale, le respect, le mérite. Je veux remettre à l'honneur la nation et l'identité nationale. Je veux rendre aux Français la fierté d'être Français. Je veux en finir avec la repentance qui est une forme de haine de soi, et la concurrence des mémoires qui nourrit la haine des autres.

Le peuple français a choisi le changement. Ce changement je le mettrai en œuvre parce que c'est le mandat que j'ai reçu du peuple et parce que la France en a besoin. Mais je le ferai avec tous les Français. Je le ferai dans un esprit d'union et de fraternité. Je le ferai sans que personne n'ait le sentiment d'être exclu, d'être laissé pour compte. Je le ferai avec la volonté que chacun puisse trouver sa place dans notre République, que chacun s'y sente reconnu et respecté dans sa dignité de citoyen et dans sa dignité d'homme. Tous ceux que la vie a brisés, ceux que la vie a usés doivent savoir qu'ils ne seront pas abandonnés, qu'ils seront aidés, qu'ils seront secourus. Ceux qui ont le sentiment que quoi qu'ils fassent ils ne pourront pas s'en sortir doivent être sûrs qu'ils ne seront pas laissés de côté et qu'ils auront les mêmes chances que les autres.

J'appelle tous les Français par-delà leurs partis, leurs croyances, leurs origines, à s'unir à moi pour que la France se remette en mouvement.

J'appelle chacun à ne pas se laisser enfermer dans l'intolérance et dans le sectarisme, mais à s'ouvrir aux autres, à ceux qui ont des idées différentes, à ceux qui ont d'autres convictions.

Je veux lancer un appel à nos partenaires européens, auxquels notre destin est lié, pour leur dire que toute ma vie j'ai été européen, que je crois en la construction européenne et que ce soir la France est de retour en Europe. Mais je les conjure d'entendre la voix des peuples qui veulent être protégés. Je les conjure de ne pas rester sourds à la colère des peuples qui perçoivent l'Union Européenne non comme une protection mais comme le cheval de Troie de toutes les menaces que portent en elles les transformations du monde.

Je veux lancer un appel à nos amis Américains pour leur dire qu'ils peuvent compter sur notre amitié qui s'est forgée dans les tragédies de l'Histoire que nous avons affrontées ensemble. Je veux leur dire que la France sera toujours à leurs côtés quand ils auront besoin d'elle. Mais je veux leur dire aussi que l'amitié c'est accepter que ses amis puissent penser différemment, et qu'une grande nation comme les Etats-Unis a le devoir de ne pas faire obstacle à la lutte contre le réchauffement climatique, mais au contraire d'en prendre la tête parce que ce qui est en jeu c'est le sort de l'humanité tout entière.

Je veux lancer un appel à tous les peuples de la Méditerranée pour leur dire que c'est en Méditerranée que tout se joue, et que nous devons surmonter toutes les haines pour laisser la place à un grand rêve de paix et de civilisation. Je veux leur dire que le temps est venu de bâtir ensemble une Union Méditerranéenne qui sera un trait d'union entre l'Europe et l'Afrique.

Je veux lancer à tous les Africains un appel fraternel pour leur dire que nous voulons les aider à vaincre la maladie, la famine et la pauvreté et à vivre en paix. Je veux leur dire que nous déciderons ensemble d'une politique d'immigration maîtrisée et d'une politique de développement ambitieuse.

Je veux lancer un appel à tous ceux qui dans le monde croient aux valeurs de tolérance, de liberté, de démocratie et d'humanisme, à tous ceux qui sont persécutés par les tyrannies et par les dictatures, à tous les enfants et à toutes les femmes martyrisés dans le monde pour leur dire que la France sera à leurs côtés, qu'ils peuvent compter sur elle.

Mes chers compatriotes, nous allons écrire ensemble une nouvelle page de notre histoire. Je suis sûr qu'elle sera grande et belle, et du fond du cœur ce soir je vous dis :

Vive la République ! Vive la France ! »