Dans
le grand silence des médias, un meurtre se prépare : celui de la langue
française dans ce qu'elle a de plus porteur d'avenir, et dans son rôle
de garant de l'intelligibilité du Droit et de l'identité de notre pays.
Un grand racket se
met en place, aussi : celui de l'immense majorité des entreprises
françaises, qui ne comprennent pas à quelle sauce on veut les
manger, sous les coups des grandes multinationales et de leurs
complices.
En bref, il s'agit, en
ratifiant le « PROTOCOLE DE LONDRES », d'éliminer la langue française du
domaine des brevets d'invention... en attendant les normes, les
Autorisations de Mise sur le Marché de médicaments (AMM), etc., pour
donner valeur juridique en France à des textes rédigés en langue
étrangère.
Le tout au grand dam de
la rentabilité des entreprises elles-mêmes, dont les cadres sont loin de
tous maîtriser l'anglais, surtout dans ses complexités à la fois
juridiques et techniques.
Au grand dam des
chercheurs eux-mêmes, qui finiront par se rendre compte qu'ils sont
obligés de se plier à des schémas qui leur sont étrangers, de se laisser
piller par les revues et les concurrents anglo-saxons, alors qu'ils ne
sont, au fond, créatifs qu'en français.
Les économies de bouts de
ficelle ainsi espérées – en faveur de qui ? - ne profiteront nullement
aux entreprises françaises, qui subiront une distorsion de concurrence.
Enfin, si ce Protocole de
Londres est bien aberrant, en gros comme en détail, sur tous les plans –
car le déficit de la balance française des brevets est dû à d'autres
causes, sérieuses celles-là – l'abolition de l'Ordonnance de
Villers-Cotterêts de 1539 ainsi proposée mérite pour le moins un débat
public approfondi.
Cette précipitation
soudaine à ratifier l'inacceptable n'annonce rien de bon. |