21 avril
2009

 

Décès de Yvon Bourges, gaulliste de conviction

 
  • Yvon Bourges avait été président de la région Bretagne pendant douze ans et ministre de la Défense durant cinq ans. Gaulliste de la première heure il est décédé, le 18 avril à Paris, à l'âge de 87 ans.

A la tête du conseil régional de Bretagne pendant douze ans (entre1986 et1998), dix-huit ans au palais du Luxembourg en tant que sénateur, membre de presque tous les gouvernements entre 1965 et 1980, cinq années au ministère de la Défense... Yvon Bourges, décédé hier à l'âge de 87 ans, a eu un parcours administratif et politique exceptionnellement riche.

 

Acteur de la décolonisation

Ce fils de colonel, né à Pau (Pyrénées-Atlantiques) le 29juin 1921, gaulliste dès la Résistance, commence une carrière dans la haute administration, notamment dans le Bas-Rhin. Mais le tournant de sa vie, c'est son aventure africaine, de 1951 à 1961, notamment comme Haut-commissaire de la République en Afrique équatoriale française où il prépare les indépendances qu'il sait inscrites dans l'histoire. Ce méridional, qui fera plus tard sa carrière politique en Bretagne, est apprécié pour sa courtoisie, son élégance avec des cheveux noirs impeccablement plaqués en arrière, et l'enthousiasme qu'il met dans son travail, évitant toujours la polémique. Mais il s'impose à tous comme un fonctionnaire d'autorité. En 1961, le ministre de l'Intérieur Roger Frey l'appelle comme Directeur de cabinet, et il s'attache à déjouer les actions de l'OAS contre la politique gaulliste.


Ancien maire de Dinard

Alors, vient la politique. En 1962, il est élu maire de Dinard (Ille-et-Vilaine) et entre à l'Assemblée nationale où il devient une des figures du groupe gaulliste UNR. Hormis le temps qu'il passe au gouvernement, il restera au Palais-Bourbon jusqu'en 1978, avant de devenir sénateur de 1980 à 1998. S'il n'est pas un «baron du gaullisme», Yvon Bourges est remarqué par le Général. Après voir occupé plusieurs postes ministériels, c'est son passage au ministère de la Défense sous le septennat de Valéry Giscard d'Estaing, de 1975 à 1980 -sous les gouvernements de Jacques Chirac et de Raymond Barre- qui est le point fort de sa carrière. C'est un homme d'autorité, amoureux de la discipline et de l'uniforme, partisan du maintien du service national à un an, mais aussi de la modernisation de l'armée, notamment de l'équipement nucléaire.


Fin de carrière en Bretagne

Yvon Bourges est aussi un européen convaincu, longtemps président de Pan-Europe France et président du groupe des Démocrate européens de progrès au Parlement européen de 1973 à 1975. Après la victoire de François Mitterrand, en 1981, il se montre au départ très critique sur la politique militaire socialiste, puis se concentre sur sa Bretagne adoptive. 1998 marque la fin d'une carrière d'exception, lorsqu'il quitte le Sénat, mais aussi la présidence de la région Bretagne, fonction qu'il a exercée pendant deux mandats. Yvon Bourges, qui est le cousin de l'ancien président de TF1 Hervé Bourges, était père de cinq enfants.