Communiqué du 11 janvier 2009

 

Eric Besson : avec Nicolas, c'est du sérieux 

 
  • Ministère de l'Immigration? Secrétaire général adjoint de l'UMP? Pour Nicolas Sarkozy, Éric Besson ira n'importe où. Même loin. Même jusqu'à cirer les pompes du président pendant 10 minutes sur Europe1.

« Je suis dans la majorité présidentielle et je m'y sens bien. » Face à Jean-Pierre Elkabbach vendredi 9 janvier sur Europe 1, Éric Besson, secrétaire d'État à la Prospective et à l'Économie numérique, a répété cette phrase à trois reprises. Depuis qu'il est promis à de nouveaux cieux ministériels et politiques, c'est son mantra : « à partir du moment où je suis en confiance avec le coach, expliquait l'ex-socialiste, j'accepte de jouer à la place qu'il croit utile que j'occupe pour servir la majorité présidentielle. » Bref, pour Éric Besson, avec Nicolas, c'est du sérieux !

Amour, gloire et poste à l'UMP

La rumeur voudrait que le premier avatar de l'ouverture, ancien du Parti socialiste, prenne bientôt la tête du ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale tout en assurant les fonctions de secrétaire général adjoint de l'UMP à l'occasion de son entrée dans le parti présidentiel. Du coup, Besson prend pour modèle tour à tour Brice Hortefeux et Xavier Bertrand : une petite critique sur Dominique de Villepin (« j'ai cru déceler un petit peu d'amertume »), une révérence au grand homme (« Je ne l'amène nulle part, il n'a besoin d'être amené par personne. »), etc.

Touche personnelle, le ministre d'ouverture tire profit de l'actualité et de son passé pour prouver sa déférence : prenant prétexte du colloque sur la refondation du capitalisme qu'il a animé dans l'ombre d'Angela Merkel et du président de la République, il justifie son engagement d'un grand coup de brosse à reluire : « Qui aujourd'hui porte sur la scène européenne et sur la scène mondiale le discours de régulation que je tenais et qui m'a fait entrer en politique? c'est Nicolas Sarkozy ! »

Pendant que son collègue d'ouverture, Jean-Marie Bockel, sauve tant bien que mal les apparences en créant son parti, Gauche moderne, Besson ne s'encombre même plus de sa propre formation de « sarkozystes de gauche », les Progressistes, et a accepté de rallier directement l'UMP. Interrogé sur l'opportunité de continuer l'ouverture, il reste néanmoins prudent : « c'est un équilibre » pondère-t-il. Et puis, avec tout ce qu'il a dû sacrifier pour devenir le « chouchou de gauche », ce serait trop bête de se faire griller par un petit nouveau.

 

Sylvain Lapoix (marianne2.fr)