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La
cause majeure de la crise de l'économie française
De
profondes réformes de l'économie nationale sont nécessaires
De
profondes réformes de l'Union européenne sont nécessaires
De
profondes réformes monétaires et financières de l'économie
internationale sont nécessaires
La
nécessaire réparation d'une incroyable erreur du Traité de Nice
L'absolue nécessité pour la France de travailler plus
L'absolue nécessité pour la France de favoriser efficacement la natalité
L'absolue
nécessité pour la France de réformer profondément son enseignement
supérieur
Pour l'essentiel la relance de l'économie française est
un faux problème dans la mesure où l'on peut suggérer que l'on pourrait
remédier à la situation actuelle par l'inflation. La cause majeure en
effet de nos difficultés c'est la politique mondialiste poursuivie par
l'Organisation de Bruxelles depuis 1974.
On ne peut remédier effectivement à la situation actuelle qu'en
rétablissant la Préférence communautaire. Mais ce rétablissement une
fois effectué, de profondes réformes seraient éminemment souhaitables
tant sur le plan national que sur le plan international.
Parmi toutes les réformes que le gouvernement français devrait tout
particulièrement examiner et soutenir en priorité
quatre sont particulièrement significatives :
·
La réparation d'une incroyable erreur du Traité de Nice,
·
L'absolue nécessité pour la population française de travailler plus,
·
L'absolue nécessité de favoriser efficacement la natalité de la
population française,
·
L'absolue nécessité de réformer profondément la structure de
l'enseignement supérieur.
-
La
cause majeure de la crise de l'économie française
Un très fort courant de l'opinion soutient qu'il serait
nécessaire de combattre la crise actuelle de l'économie française par
l'inflation.
Comme je l'ai déjà indiqué cette thèse se fonde sur une double erreur :
·
La cause majeure de la crise actuelle
de l'économie française n'est pas d'ordre monétaire. C'est la politique
libre échangiste poursuivie depuis 1974 par l'Organisation de Bruxelles
et la suppression de toute préférence communautaire
1,
·
L'inflation n'est pas une condition de la croissance
2.
Recourir à l'inflation pour remédier à la situation actuelle ne peut que
l'aggraver. La réforme majeure à mettre en œuvre c'est le rétablissement
de la préférence communautaire avec tout ce qu'il implique
3.
-
De
profondes réformes de l'économie nationale sont
nécessaires
Le rétablissement
dans des conditions appropriées de la Préférence communautaire par
l'Union européenne ne saurait suffire.
Sur le plan national de profondes réformes sont nécessaires. Les
principales sont certainement la réforme de la fiscalité, la réduction
des dépenses publiques, la réforme de la législation sur la durée du
travail, la réforme de l'assistance aux chômeurs, la réforme de la
législation sur le droit de grève, la lutte contre l'immigration
clandestine.
La fiscalité devrait exempter les revenus du travail et ne porter que
sur les revenus indus générés par le fonctionnement de l'économie
4.
La réduction des dépenses publiques devrait être poursuivie ainsi qu'une
réduction de la dette publique qui a atteint des niveaux tout à fait
inacceptables.
La législation sur la durée du travail devrait être profondément
modifiée. La législation sur les trente-cinq heures devrait être abolie
et c'est une erreur profonde que de la considérer comme un progrès
social.
L'assistance aux chômeurs devrait être compensée par l'obligation pour
les chômeurs de fournir un service civil dans tous les cas souhaitables.
Le droit de grève devrait être limité par une condition impérative : ne
jamais mettre en péril le fonctionnement d'ensemble de l'économie
française, si justifiées que puissent être dans certains cas les
revendications des salariés concernés.
La lutte contre l'immigration clandestine doit être renforcée et les
aides sociales doivent être réservées en priorité aux seules personnes
de nationalité française
5.
-
De
profondes réformes de l'Union européenne sont nécessaires
Les législations sociales doivent être harmonisées de
manière à ne pas entraver le fonctionnement effectif du Marché commun.
De même un minimum d'harmonisation des législations fiscales est
nécessaire. Ainsi et par exemple la taxation de l'essence devrait être
unifiée de manière à ne pas fausser la concurrence dans les transports
par route à l'intérieur de l'Union européenne.
-
De
profondes réformes monétaires et financières de l'économie
internationale sont nécessaires
Le système
monétaire et financier actuel de l'économie mondiale repose sur de
gigantesques pyramides de dettes dans un équilibre instable. Ce système
doit être réformé
6.
Tout particulièrement une monnaie internationale doit être créée.
L'utilisation actuelle du dollar comme monnaie internationale a pour
effet de financer les déficits américains par la Communauté
internationale. Ce système aboutit à enrichir le pays le plus riche aux
dépens de tous les pays plus pauvres. C'est là une situation scandaleuse
et immorale à laquelle il doit être mis fin au plus tôt.
-
La
nécessaire réparation d'une incroyable erreur du Traité de Nice
Le Traité de Rome du 25 mars 1957 établissant la
Communauté économique européenne entre la Belgique, la République
fédérale d'Allemagne, la France, l'Italie, le Luxembourg et les Pays Bas
a prévu dans son Article 8 que le marché commun devait être établi
progressivement avec une suppression des barrières douanières internes
au cours d'une période de transition de douze années.
Cependant les conditions économiques entre les six pays différaient
relativement peu. Ainsi le produit intérieur brut par habitant était
d'environ 10 % et 15 % plus élevé pour la République fédérale
d'Allemagne et les Pays Bas et d'environ - 20 % et - 5 % plus faible
pour l'Italie et la Belgique relativement à la France.
Par contre lors du passage de l'Europe des Quinze à l'Europe des
Vingt-cinq le 16 avril 2003 le produit intérieur brut par habitant était
en valeur réelle d'environ 40 %, 50 %, 60 % et 60 % plus faible pour la
République Tchèque, la Hongrie, la Pologne et la République Slovaque que
pour la France.
Cependant au regard de ces écarts relativement considérables le Traité
de Nice n'a prévu aucune période de transition, ce qui explique les
nombreuses difficultés déjà rencontrées.
Il s'agit là d'une inadmissible erreur et d'une incroyable sottise.
-
L'absolue nécessité pour la France de travailler plus
Dans la France
d'aujourd'hui d'immenses besoins restent insatisfaits. De toute évidence
ce n'est pas en travaillant moins qu'on pourra les satisfaire.
Dans l'esprit de ses promoteurs la législation sur la réduction à 35
heures de la durée du travail hebdomadaire devait réduire le chômage.
C'était là une erreur que je n'ai cessé de dénoncer. En fait, la mise en
application de la législation sur les 35 heures n'a pas réussi à réduire
le chômage. Elle s'est soldée par un échec.
Dans tous les pays au monde la France se distingue par un record
incontestable. C'est le pays où l'on entre le plus tard dans la vie
active. C'est le pays où la durée de travail hebdomadaire est la plus
réduite. C'est le pays où l'on prend sa retraite à l'âge le plus faible.
Sur la base de 100 pour les Etats-Unis le nombre d'heures travaillées
était pour la France de 98 en 1980, de 91 en 1990, et de 84 en 2002.
En 2002 le taux d'activité des hommes de 55 à 64 ans a été de 40 %
contre 65 % aux Etats-Unis. Le taux d'activité ne cesse de diminuer par
la politique des préretraites.
La retraite obligatoire à 60 ans, la réduction à 35 heures du temps
légal de travail hebdomadaire ne sont que des erreurs majeures.
Le seul remède à cette politique suicidaire c'est de permettre à tous
ceux qui le désirent de travailler plus et de rester en activité plus
longtemps.
Une manifestation éclatante de cette politique insensée, c'est la
législation française actuelle sur la mise à la retraite obligatoire des
savants à 60 ans, quelle que soit la valeur de leurs contributions à la
science et quelle que soit leur capacité à les poursuivre efficacement
7.
-
L'absolue nécessité pour la France de favoriser efficacement la
natalité
L'insuffisante natalité de la France a pour effet
d'entraîner un dangereux vieillissement de la population et de faire
porter une charge de plus en plus insupportable sur la population active
pour permettre à la population âgée de survivre dans des conditions
éthiquement acceptables.
Il faut donc de toute nécessité favoriser et développer la natalité
de la population de nationalité française.
A cette fin deux mesures sont indispensables.
Tout d'abord par la fiscalité et la politique d'allocations familiales
il faut majorer massivement l'aide apportée aux ménages au regard de la
charge de l'éducation de leurs enfants.
En second lieu il faut institutionnellement considérer les enfants de
nationalité française comme des citoyens à part entière, leur droit de
vote étant délégué à leurs tuteurs légaux. La Constitution française
doit être modifiée à cette fin.
-
L'absolue nécessité pour la France de réformer profondément son
enseignement supérieur
Si l'on compare la
France aux Etats-Unis un facteur essentiel de la supériorité
scientifique américaine apparaît décisif. C'est la décentralisation des
universités aux Etats-Unis au regard de l'organisation centralisée de
type stalinien des universités françaises.
Aux Etats-Unis les universités sont indépendantes et peuvent recevoir
des dons et legs. Elles peuvent en retirer des ressources considérables.
Il résulte de là pour les universités américaines une concurrence
acharnée pour recruter les meilleurs professeurs et les meilleurs
étudiants.
Cette concurrence est éminemment favorable au progrès scientifique
8.
La formation scientifique doit être décentralisée. Non seulement
il faut maintenir la décentralisation des grandes écoles, mais il faut
décentraliser les universités.
Ce n'est pas en centralisant, mais en décentralisant ; ce n'est pas en
uniformisant, mais en sauvegardant une diversité indispensable que l'on
peut assurer une formation scientifique de qualité.
Mais qui ne voit qu'une formation scientifique de haut niveau implique
une double sélection, une sélection des élèves et une sélection de ceux
qui enseignent.
Vouloir dispenser une formation scientifique de masse en préservant
la qualité est un objectif irréalisable. Un tel objectif ne peut que
réduire à un niveau médiocre la qualité moyenne des étudiants et celle
des professeurs.
A vrai dire, en s'opposant à la promotion des élites de tous les
milieux sociaux, le refus de la sélection est antidémocratique
9.
NOTES
1
Voir ci-dessus la Réponse à la Troisième
Question.
2
Voir Allais, 1974, "L'Inflation Française et la
Croissance. Mythologies et Réalité".
3
Voir ci-dessus la Réponse à la Quatrième
Question.
1
Voir Allais, 1976, "L'Impôt sur le Capital et
la Réforme Monétaire" ; 1990, "Pour la Réforme de la Fiscalité" ; et
1990, "Pour l'Indexation".
4
Les étrangers en situation irrégulière doivent être regroupés en dehors
des villes et dans des conditions éthiquement satisfaisantes dans des
camps gardés militairement en attendant leur expulsion dans leur pays
d'origine.
5
Voir tout particulièrement : Allais, 1999, "La Crise Mondiale
d'Aujourd'hui. Pour de Profondes Réformes des Institutions Financières
et Monétaires".
6
Voir ci-dessous en Annexe III l'article que j'ai publié en 1993
dans Le Figaro : "Une Législation
Obscurantiste".
7
Voir également le paragraphe ci-dessus : "Travailler plus" et l'Appendice
III ci-dessous "Une Législation Obscurantiste".
8
Voir Allais, 1997, "La Formation Scientifique". |