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Sommaire de la page
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Les effets de la Mondialisation
En fait, à partir
de 1974 on constate pour la France une croissance massive du chômage,
une réduction drastique des effectifs de l'industrie et une réduction
très marquée de la croissance.
Le taux de chômage au sens du BIT
De 1950 à 1974, pendant vingt-quatre ans le taux de chômage au sens du
BIT est resté constamment inférieur à 3 %. De 1975 à 2005, pendant les
trente années suivantes, il s'est progressivement élevé pour attendre
12,5 % en 1997 et 10 % en 2005.
Emplois dans l'industrie
Alors que de 1955 à 1974 les effectifs dans l'industrie s'étaient accrus
d'environ 50.000 par an ils ont décru de 1974 à 2005 d'environ 50.000
par an.
Les effectifs de l'industrie ont atteint leur maximum d'environ 6
millions en 1974.
Produit intérieur brut réel par habitant
De 1950 à 1974 le taux de croissance moyen du PIB réel par habitant a
été de 4 %. De 1974 à 2000 le taux moyen de croissance a été de 1,6 %
avec une baisse de 2,5 % , soit une diminution de 60 %
1.
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1950-1974 et 1974-2005. Deux contextes très
différents
En fait, une
seule cause peut et doit être considérée comme le facteur majeur
et déterminant des différences constatées entre les deux périodes
1950-1974 et 1974-2005 : la politique à partir de 1974 de
libéralisation mondialiste des échanges extérieurs de l'Organisation de
Bruxelles dont les effets ont été aggravés par la dislocation du
système monétaire international et l'instauration généralisée du système
des taux de change flottants.
Incontestablement l'évolution très différente de l'économie française à
partir de 1974 résulte de la disparition progressive de toute protection
du Marché Communautaire Européen et de l'instauration continue d'un
libre-échange mondialiste
2.
En tout cas, au regard de l'accroissement massif du chômage, de la
très forte diminution des emplois dans l'industrie, et de la baisse
considérable du taux d'accroissement du produit national brut réel par
habitant à partir de 1974, il est tout à fait impossible de soutenir que
la politique de libre-échange mondialiste mise en œuvre par
l'Organisation de Bruxelles a favorisé la croissance et développé
l'emploi .
En fait, ce que l'on a constaté, c'est que la politique de libre-échange
mondialiste poursuivie par l'Organisation de Bruxelles a entraîné
à partir de 1974 la destruction des emplois, la destruction de
l'industrie, et la destruction de la croissance.
Si la politique libre échangiste de l'Organisation de Bruxelles n'avait
pas été appliquée, le PIB réel par habitant en France serait aujourd'hui
d'au moins 30 % plus élevé qu'il ne l'est actuellement. En tout cas
il serait certainement au moins égal au PIB réel par habitant aux
Etats-Unis
3.
Qui ne voit que les difficultés auxquelles nous sommes confrontés
aujourd'hui résultent pour l'essentiel de la diminution considérable du
produit intérieur brut qu'a entraînée pour nous la politique libre
échangiste de l'Organisation de Bruxelles.
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La
politique mondialiste de l'OMC et de
l'Organisation de Bruxelles
Toute cette analyse montre que la libéralisation
totale des échanges à l'échelle mondiale, objectif affirmé de
l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), doit être considérée à la
fois comme irréalisable, comme nuisible, et comme non souhaitable.
Elle n'est possible, elle n'est avantageuse, elle n'est souhaitable que
dans le cadre d'ensembles régionaux économiquement et politiquement
associés, groupant des pays de développement économique comparable,
chaque association régionale se protégeant raisonnablement vis-à-vis des
autres.
En fait, une analyse correcte de la théorie du commerce
international ne conduit en aucune façon à la conclusion que
l'application à l'échelle mondiale d'une politique généralisée de
libre-échange pourrait correspondre à l'intérêt réel de chaque pays,
que ce soient les pays développés de l'Europe occidentale et de
l'Amérique du Nord ou le Japon, ou que ce soient les pays en voie de
développement de l'Europe de l'Est, de l'ex-URSS, de l'Afrique, de
l'Amérique Latine, ou de l'Asie.
Je ne saurais trop l'affirmer : la théorie naïve et indûment
simplificatrice du commerce international que nous brandissent les
thuriféraires de la libéralisation mondiale des échanges est totalement
erronée. Il n'y a là que postulats sans fondements.
En réalité, ceux qui, à Bruxelles et ailleurs, au nom des prétendues
nécessités d'un prétendu progrès, au nom d'un libéralisme mal compris,
et au nom de l'Europe, veulent ouvrir l'Union Européenne à tous les
vents d'une économie mondialiste dépourvue de tout cadre institutionnel
réellement approprié et dominée par la loi de la jungle, et la laisser
désarmée sans aucune protection raisonnable ; ceux qui, par là même,
sont d'ores et déjà personnellement et directement responsables
d'innombrables misères et de la perte de leur emploi par des millions de
chômeurs, ne sont en réalité que les défenseurs d'une idéologie
abusivement simplificatrice et destructrice, les hérauts d'une
gigantesque mystification.
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L'hostilité dominante contre toute forme de
protectionnisme
L'hostilité dominante d'aujourd'hui contre toute forme de
protectionnisme se fonde depuis soixante ans sur une interprétation
erronée des causes fondamentales de la Grande Dépression.
En fait, la Grande Dépression de 1929-1934, qui à partir des Etats-Unis
s'est étendue au monde entier, a eu une origine purement
monétaire et elle a résulté de la structure et des excès du mécanisme du
crédit. Le protectionnisme en chaîne des années trente n'a été qu'une
conséquence et non une cause de la Grande Dépression.
Il n'a constitué partout que des tentatives des économies nationales
pour se protéger des conséquences déstabilisatrices de la Grande
Dépression d'origine monétaire .
Les adversaires obstinés de tout protectionnisme, quel qu'il
soit, commettent une seconde erreur : ne pas voir qu'une économie de
marchés ne peut fonctionner correctement que dans un cadre
institutionnel et politique qui en assure la stabilité et la régulation.
Comme l'économie mondiale est actuellement dépourvue de tout système
réel de régulation et qu'elle se développe dans un cadre anarchique,
l'ouverture mondialiste à tous vents des économies nationales ou
des associations régionales est non seulement dépourvue de toute
justification réelle, mais elle ne peut que les conduire à des
difficultés majeures.
Le véritable fondement du protectionnisme, sa justification essentielle
et sa nécessité, c'est la protection nécessaire contre les désordres et
les difficultés de toutes sortes engendrées par l'absence de toute
régulation réelle à l'échelle mondiale.
Il est tout à fait inexact de soutenir qu'une régulation appropriée
puisse être réalisée par le fonctionnement des marchés tel qu'il se
constate actuellement.
Si on considère, par exemple, le cas de l'agriculture communautaire
européenne, l'aligne- ment de ses prix sur des prix mondiaux qui peuvent
rapidement varier de un à deux en raison d'une situation toujours
instable n'a aucune justification.
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La doctrine laissez-fairiste mondialiste
Depuis deux décennies une nouvelle doctrine s'est peu à
peu imposée, la doctrine du libre-échange mondialiste impliquant la
disparition de tout obstacle aux libres mouvements des marchandises, des
services et des capitaux.
Cette doctrine a été littéralement imposée aux gouvernements américains
successifs, puis au monde entier, par les multinationales américaines,
et à leur suite par les multinationales dans toutes les parties du
monde, qui détiennent partout en raison de leur considérable pouvoir
financier et par personnes interposées une grande partie du pouvoir
politique.
La mondialisation, on ne saurait trop le souligner, ne profite qu'aux
multinationales. Elles en tirent d'énormes profits.
Suivant cette doctrine la disparition de tous les
obstacles aux changements est une condition à la fois nécessaire et
suffisante d'une allocation optimale des ressources à l'échelle
mondiale. Tous les pays et dans chaque pays tous les groupes sociaux
doivent voir leur situation améliorée.
Les partisans de cette doctrine sont devenus aussi dogmatiques que les
partisans du communisme avant son effondrement avec la chute du mur de
Berlin en 1989.
Pour eux la mise en œuvre d'un libre-échange mondial s'impose à tous les
pays et si des difficultés se présentent dans sa mise en œuvre elles ne
peuvent être que temporaires et transitoires.
En réalité, les affirmations de la nouvelle doctrine n'ont cessé
d'être infirmées aussi bien par l'analyse économique que par les données
de l'observation.
En fait, une mondialisation généralisée n'est ni inévitable, ni
nécessaire, ni souhaitable.
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Quatre
conclusions fondamentales
De l'analyse des faits constatés résultent quatre
conclusions tout à fait fondamentales :
- Une mondialisation généralisée des échanges entre des pays
caractérisés par des niveaux de salaires très différents aux cours des
changes ne peut qu'entraîner finalement partout dans les pays développés
: chômage, réduction de la croissance, inégalités, misères de toutes
sortes. Elle n'est ni inévitable, ni nécessaire, ni souhaitable.
- Une libéralisation totale des échanges et des mouvements de capitaux
n'est possible, elle n'est souhaitable que dans le cadre d'ensembles
régionaux groupant des pays économiquement et politiquement associés
et de développement économique et social comparable.
- Il est nécessaire de réviser sans délai les Traités fondateurs de
l'Union Européenne, tout particulièrement quant à l'instauration
indispensable d'une préférence communautaire.
- Il faut de toute nécessité remettre en cause et repenser les principes
des politiques mondialistes mises en œuvre par les institutions
internationales, tout particulièrement par l'Organisation mondiale du
commerce (OMC).
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L'aveuglement de nos dirigeants politiques
Au regard de l'ensemble de l'évolution constatée de 1974
à 2004, soit pendant trente ans, on peut affirmer aujourd'hui que
cette évolution se poursuivra si la politique de libre-échange
mondialiste de l'Organisation de Bruxelles est maintenue.
En fait, toutes les difficultés pratiquement insurmontables dans
lesquelles nous nous débattons aujourd'hui résultent de la réduction
d'au moins 30 % du Produit national brut réel par habitant de 1974 à
aujourd'hui. La prospérité de quelques groupes très minoritaires ne
doit pas nous masquer une évolution qui ne cesse de nous mener au
désastre.
L'aveuglement de nos dirigeants politiques, de droite et de gauche,
depuis 1974 est entièrement responsable de la situation dramatique où
nous nous trouvons aujourd'hui. Comme le soulignait autrefois Jacques
Rueff : "Ce qui doit arriver arrive".
Toute l'évolution qui s'est constatée depuis 1974 résulte de
l'application inconsidérée et aveugle de l'Article 110 du Traité
de Rome du 25 mars 1957 constamment repris dans tous les traités
ultérieurs :
Article 110
"En établissant une union douanière entre eux, les Etats membres
entendent contribuer conformément à l'intérêt commun au développement
harmonieux du commerce mondial, à la suppression progressive des
restrictions aux échanges internationaux et à la réduction des barrières
douanières".
En fait, pour être justifié l'Article 110 du Traité de Rome devrait
être remplacé par l'article suivant :
"Pour préserver le développement harmonieux du
commerce mondial une protection communautaire raisonnable doit être
assurée à l'encontre des importations des pays tiers dont les niveaux
des salaires au cours des changes s'établissent à des niveaux
incompatibles avec une suppression de toute protection douanière".
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