retour
t
t A Notre-Dame, les « grands » du monde entier
t 500 000 personnes de la Concorde à l’Etoile
|
Adieu, mon général ! |
A Colombey, l’hommage du peuple de France. 12 novembre 1970 - Pour l’accompagner à sa dernière demeure, le général de Gaulle avait souhaité la présence à Colombey-les-Deux-Eglises « des hommes et des femmes de France et d’autres pays du monde ». Vœu largement exaucé. Rues bloquées arbres et toits pris d’assaut : lorsque l’engin blindé portant le cercueil du plus illustre des Français franchi la grille de la propriété des de Gaulle, ce sont plus de 80000 personnes qui se sont massées le long des quelques centaines de mètres de la petite route qui conduit de la Boisserie à l’église, ou agglutinées autour du cimetière.
A 15 heures précises, le half-track débouche devant l’église, suivi des voitures officielles où ont pris place Mme de Gaulle, la famille du Général et ses proches collaborateurs. En présence d’une haie d’honneur composée de détachements des trois armes, ainsi que de gendarmes et de saint-cyriens en grande tenue, c’est dans l’impressionnant silence d’une foule toute à son recueillement que le cercueil, chargé sur les épaules de douze jeunes de Colombey pénètre, suivi de la famille du disparu, dans la petite église où n’ont pu prendre place que 700 fidèles.
Une émotion indicible C’est grâce à des haut-parleurs disséminés dans le village que tous les autres vont suivre le déroulement de l’office concélébré par l’évêque de Langres, le curé de Colombey et un neveu du Général. Selon la volonté du défunt, c’est une messe chantée, sans représentant officiel, sans homélie ni oraison funèbre, mais l’émotion de l’assistance est indicible, notamment lorsque Mgr Atton demande quelques instants de silence. Pendant de longues minutes, on n’entendra pas un souffle, pas un sanglot. Mais on verra couler des larmes sur bien des visages.
Commence alors le long défilé de ceux qui avaient suivi ou aimé de Gaulle. D’abord ses 350 compagnons de la Libération. Malraux en tête : Couve de Murville, Peyrefitte, Clostermann, Rémy et tous les autres… Et aussi Mme Kerloch, maire de l’Île de Sein, « ce quart de la France ». Puis c’est le torrent de la foule anonyme qui va continuer à se déverser, bien après la tombée de la nuit, sur le petit cimetière illuminé et submergé de fleurs. Pour se recueillir ou prier un court instant sur la tombe de marbre blanc où l’on peut lire deux inscriptions juxtaposées. A gauche : Anne de Gaulle 1928-1948. A droite : Charles de Gaulle 1890 - 1970 RK
|