Alexandre Parodi a profondément marqué la vie
publique française, au travers des fonctions multiples qu’il a
exercées pendant un demi-siècle dans l’administration, la
diplomatie, la vie sociale et la défense de l’intégrité du pays.
Membre du Conseil d’État à compter de 1926, il fut, en tant que
commissaire du gouvernement , un de ceux qui contribuèrent à
forger le droit administratif actuel.
Durant la Seconde Guerre mondiale, il devint, après Jean Moulin
et Émile Bollaert, délégué général du Comité de libération
nationale en France occupée et, à ce titre, intermédiaire entre
le Conseil national de la Résistance, le gouvernement d’Alger et
les organisations de résistance sur le terrain.
Dès avant la guerre, Alexandre Parodi, secrétaire général
adjoint du Conseil national économique, prédécesseur de l’actuel
Conseil économique et social, avait montré son intérêt pour les
affaires sociales. Ministre du travail et de la sécurité sociale
en 1944-1945, il imprima sa marque aux textes fondamentaux
relatifs à la sécurité sociale, aux comités d’entreprise et au
statut de l’immigration. Sa sensibilité aux difficultés
rencontrées par les étrangers en France lui fit par ailleurs, à
la fin de sa vie, jouer un rôle actif au sein du Service social
d’aide aux immigrants, dont il assura la présidence de 1973
jusqu’à sa mort.
Alexandre Parodi connut également, de 1945 à 1960, une brillante
carrière de diplomate, au cours de laquelle il prit une part
active à la mise en oeuvre de la politique étrangère de la
Quatrième République et du début de la Cinquième.
Enfin, vice-président du Conseil d’État de 1960 à 1970, il
succéda à René Cassin et modernisa l’institution en lui
permettant de surmonter les remous liés à l’installation de la
Cinquième République, à l’indépendance de l’Algérie, et à mai
1968.