Info du 10 juin 2005
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  • Nicolas Dupont-Aignan se défend d’avoir mangé son chapeau

 
  • Surpris et dépités, les militants et sympathisants de Debout la République (DLR), qui s’étaient fermement engagés pour le Non au traité constitutionnel européen, n’ont pas tardé à réagir à la décision des députés Nicolas Dupont-Aignan, Patrick Labaune et Jacques Baudot de voter la confiance à Dominique de Villepin, alors qu’ils avaient qualifié, quelques jours plus tôt, la composition du nouveau gouvernement de « gag ». Pour calmer les troupes, le président de DLR vient de diffuser une lettre d’explication dont voici le texte. En substance, M. Dupont-Aignan défend ici un « oui de sursis ».
     

Cher(e) Ami(e), Cher Compagnon,

Pour débattre avec vous de la stratégie de Debout la République après la victoire massive du non, j’ai décidé de convoquer une réunion extraordinaire de tous les adhérents et sympathisants le 25 juin prochain.

A cette occasion, nous évoquerons notamment le positionnement des parlementaires proches de DLR face au nouveau gouvernement, mais je tiens dès maintenant à vous expliquer les raisons de la confiance à Dominique de Villepin que j’ai votée, notamment, avec Patrick Labaune et Jacques Baudot.

Ayant demandé par lettre au Premier ministre une réorientation profonde de la politique européenne de la France, nous n’avons pu que prendre acte de la volonté clairement affirmée par lui lors de son discours de politique générale de se battre pour la préférence communautaire et l’harmonisation fiscale et sociale. Nous refusant à préjuger de son action future en la matière, et bien qu’il n’ait pas levé toutes les ambiguïtés qui pèsent sur les orientations européennes de la France, nous avons décidé de lui accorder le bénéfice du doute pour laisser la chance, aussi ténue soit-elle, de voir le gouvernement défendre à Bruxelles le non des Français.

Ainsi, nous serons d’autant plus crédibles et fondés à alerter l’opinion, si le gouvernement venait à bafouer le verdict des urnes, que nous avons été corrects vis-à-vis de la majorité et fidèles à la logique institutionnelle de la Vème République.

Vous le savez, je me suis toujours déterminé en fonction de nos valeurs, à commencer par l’intérêt national, et n’ai jamais mis le doigt dans les arrière-pensées politiciennes. Si j’avais dès mercredi refusé la confiance, qu’aurait-on dit ? On m’aurait accusé de vouloir me différencier à tout prix par aigreur personnelle et j’aurais ainsi fragilisé le beau combat que nous avons mené ensemble.

J’attends donc de juger sur pièce la politique européenne du gouvernement.

Dès demain, à la réunion des cadres de l’UMP, je prononcerai un discours très offensif dans lequel je demanderai à ce que soit enfin entendu le vote du 29 mai. Ce qui signifie : la renonciation définitive au projet de Constitution dont les peuples ne veulent pas, l’abandon de l’ouverture des négociations avec la Turquie prévues le 3 octobre prochain et un changement de politique monétaire, donc une réforme profonde des statuts de la Banque centrale européenne.

Si jamais nous estimions que le vote du 29 mai n’était pas pris en compte dans l’action du gouvernement, nous en tirerions bien entendu, avec regret mais résolution, toutes les conséquences.

C’est à cette hypothèse que nous devons tous ensemble nous préparer.

Bien fidèlement,

Nicolas DUPONT-AIGNAN