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C'est
un vote d'opposant à la
"déliquescence, cet effondrement de l'Etat" précise-t-il laissant penser
que ce vote ne peut être qu'un épiphénomène. Mais après le vote contre
le budget 2006 (23 novembre 2005), et bien d'autres "guérillas" menées
par une partie de l'UDF contre les gouvernements depuis 2002, François
Bayrou, tout à sa stratégie présidentielle, bascule dans l'opposition en
prenant le risque de remous au sein de son parti.
Comme l'a précisé, avec pertinence,
Jean-Louis Debré sur les antennes d'Europe 1, il est indécent "d'être
dans la majorité et de voter contre elle".
...on ne frappe pas un homme à terre
!
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Si la motion de censure n'a aucune chance
d'aboutir, le malaise a également gagné les rangs de l'UMP.
Plusieurs députés perdent patience, comme l'explique la députée UMP
de Meurthe-et-Moselle Marie-Jo Zimmermann Fidèle chiraquienne, elle
vit très mal, elle aussi, les dégâts qu’est en train de provoquer
l’affaire Clearstream sur l’opinion et qui rendent inaudibles toute
action gouvernementale. « Si on ne se ressaisit pas rapidement
pour mettre un terme à tout ce que cette affaire a de nauséabond,
nous allons tous y perdre. Et tout ça pour des rivalités
personnelles qui nous échappent » regrette-t-elle.
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La
censure pour l’échafaud ... Libre propos de
Frédéric BECK (Revue
républicaine)
En
annonçant qu’il votera, avec les socialistes, la motion de censure
déposée la semaine dernière à l’Assemblée nationale, François Bayrou
accomplit certes un acte de trahison et, fils dédaigné et turbulent
de la majorité présidentielle, le président de l’UDF pousse un peu
plus loin — et au bon moment — la volonté de s’affranchir de
l’orbite chiraquienne. Il a raison car, à un peu plus de onze mois
de l’élection présidentielle, il pose la simple et bonne question :
« Cela peut-il durer encore un an ? » Le bloc de méfiance, de haine,
d’usure et d’autisme que sont devenues les incarnations actuelles de
l’Exécutif est-il aujourd’hui et peut-ils a fortiori rester
longtemps compatible avec la conduite des affaires de l’État et de
la nation ? La réponse est claire : comment croire, au stade avancé
de fermentation que nous avons atteint, qu’un quelconque bienfait
puisse jaillir d’ici à la fin du mandat de Jacques Chirac ?
Ce
dernier prépare-t-il la place pour Alain Juppé, le dauphin meurtri
revenant de sa convalescence québécoise ? Compte-t-il, quel que soit
le prochain hôte de l’Élysée, se prémunir du fléau de la justice ?
Restant bonne mère dans son martyr, la Constitution lui laisse une
année pour prendre ses dispositions. A l’instar des religieuses qui
affirment : « Ce n’est pas nous qui gardons la règle, c’est la règle
qui nous garde. », ce n’est plus le Président de la République qui
garde les institutions, ce sont les institutions qui le gardent. A
l’abri dans son palais, Jacques Chirac s’autorise en effet à n’avoir
plus d’autre projet que de tenir et d’avoir quelque poids dans le
choix que feront les Français de son successeur. Tant pis pour le
testament politique, tant pis pour l’œuvre et pour l’histoire. Tant
pis pour la France. Resteront ces 82 % récoltés par défaut en mai
2002 et, autour de ce dérisoire « lieu de mémoire », la succession
chaotique de coups politiques, de revers électoraux,
d’expérimentations hasardeuses, de combines perverses.
Devant ce désolant spectacle, l’honneur des représentants de la
nation serait bien de voter cette motion de censure. Le moment, venu
pour François Bayrou, l’est aussi pour les républicains, les
patriotes, les gaullistes, de faire cesser le massacre et de
désigner symboliquement à l’échafaud la clique en perdition qui,
pour reprendre une récente apostrophe de Dominique de Villepin à
l’attention des journalistes qui ne le lâchent plus d’une semelle,
« s’accroche comme une huître à son rocher ».
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