Retour

 


Communiqué du 16 mai 2006
 

 

Les François Bayrou dans l'opposition...

 
  • Sur TF1, en réponse à Claire Chazal, François Bayrou a annoncé son vote de la motion de censure présentée par les socialistes et communistes...

C'est un vote d'opposant à la "déliquescence, cet effondrement de l'Etat" précise-t-il laissant penser que ce vote ne peut être qu'un épiphénomène. Mais après le vote contre le budget 2006 (23 novembre 2005), et bien d'autres "guérillas" menées par une partie de l'UDF contre les gouvernements depuis 2002, François Bayrou, tout à sa stratégie présidentielle, bascule dans l'opposition en prenant le risque de remous au sein de son parti.

Comme l'a précisé, avec pertinence, Jean-Louis Debré sur les antennes d'Europe 1, il est indécent "d'être dans la majorité et de voter contre elle".

 

...on ne frappe pas un homme à terre !

  • Si la motion de censure n'a aucune chance d'aboutir, le malaise a également gagné les rangs de l'UMP. Plusieurs députés perdent patience, comme l'explique la députée UMP de Meurthe-et-Moselle Marie-Jo Zimmermann Fidèle chiraquienne, elle vit très mal, elle aussi, les dégâts qu’est en train de provoquer l’affaire Clearstream sur l’opinion et qui rendent inaudibles toute action gouvernementale. « Si on ne se ressaisit pas rapidement pour mettre un terme à tout ce que cette affaire a de nauséabond, nous allons tous y perdre. Et tout ça pour des rivalités personnelles qui nous échappent » regrette-t-elle.
     

  • La censure pour l’échafaud ... Libre propos de Frédéric BECK (Revue républicaine)

    En annonçant qu’il votera, avec les socialistes, la motion de censure déposée la semaine dernière à l’Assemblée nationale, François Bayrou accomplit certes un acte de trahison et, fils dédaigné et turbulent de la majorité présidentielle, le président de l’UDF pousse un peu plus loin — et au bon moment — la volonté de s’affranchir de l’orbite chiraquienne. Il a raison car, à un peu plus de onze mois de l’élection présidentielle, il pose la simple et bonne question : « Cela peut-il durer encore un an ? » Le bloc de méfiance, de haine, d’usure et d’autisme que sont devenues les incarnations actuelles de l’Exécutif est-il aujourd’hui et peut-ils a fortiori rester longtemps compatible avec la conduite des affaires de l’État et de la nation ? La réponse est claire : comment croire, au stade avancé de fermentation que nous avons atteint, qu’un quelconque bienfait puisse jaillir d’ici à la fin du mandat de Jacques Chirac ?

    Ce dernier prépare-t-il la place pour Alain Juppé, le dauphin meurtri revenant de sa convalescence québécoise ? Compte-t-il, quel que soit le prochain hôte de l’Élysée, se prémunir du fléau de la justice ? Restant bonne mère dans son martyr, la Constitution lui laisse une année pour prendre ses dispositions. A l’instar des religieuses qui affirment : « Ce n’est pas nous qui gardons la règle, c’est la règle qui nous garde. », ce n’est plus le Président de la République qui garde les institutions, ce sont les institutions qui le gardent. A l’abri dans son palais, Jacques Chirac s’autorise en effet à n’avoir plus d’autre projet que de tenir et d’avoir quelque poids dans le choix que feront les Français de son successeur. Tant pis pour le testament politique, tant pis pour l’œuvre et pour l’histoire. Tant pis pour la France. Resteront ces 82 % récoltés par défaut en mai 2002 et, autour de ce dérisoire « lieu de mémoire », la succession chaotique de coups politiques, de revers électoraux, d’expérimentations hasardeuses, de combines perverses.

    Devant ce désolant spectacle, l’honneur des représentants de la nation serait bien de voter cette motion de censure. Le moment, venu pour François Bayrou, l’est aussi pour les républicains, les patriotes, les gaullistes, de faire cesser le massacre et de désigner symboliquement à l’échafaud la clique en perdition qui, pour reprendre une récente apostrophe de Dominique de Villepin à l’attention des journalistes qui ne le lâchent plus d’une semelle, « s’accroche comme une huître à son rocher ».