Balladur
réclame de la cohésion derrière Sarkozy
"Les membres du gouvernement doivent se montrer plus solidaires",
déclare l'ancien Premier ministre qui rappelle également au
président de la République qu'"il n'est pas indispensable de créer
tous les jours un événement".
L'ancien Premier ministre Edouard Balladur estime, dans une tribune
publiée dans
le Monde daté du samedi 23 février, que Nicolas Sarkozy doit
garder le cap des réformes, mais "adapter" sa méthode et son rythme,
et "infléchir" son style. Il en profite également pour réclamer un
effort de solidarité au sein de la majorité et pour appeler les
conseillers du président de la République à davantage de retenue
dans leurs déclarations.
"En 2008, il faut accentuer les réformes, sans
se préoccuper des sondages d'opinion", écrit Edouard Balladur dans
ce texte intitulé "2008, année décisive".
"Reste à adapter la méthode et le style",
estime-t-il. "En premier lieu, un effort de cohérence est
indispensable: les membres du gouvernement doivent se montrer plus
solidaires, un terme doit être mis aux bavardages indiscrets qui
nuisent à son image".
"Tous ceux qui ne sont ni des élus ni des
membres du gouvernement doivent s'astreindre à une plus grande
réserve", estime Edouard Balladur, alors que les interventions dans
les médias des conseillers du président sont de plus en plus
contestées.
"Pas indispensable de créer tous les jours un évènement"
Edouard Balladur veut croire que Nicolas Sarkozy "saura infléchir
son style, tout en conservant son originalité". "La sincérité n'est
pas exclusive d'une certaine sobriété, la rapidité de la décision
n'interdit pas la concertation préalable. Il n'est pas non plus
indispensable (...) de créer tous les jours un événement",
juge-t-il.
Par ailleurs, Pour "faciliter le retour de la
croissance économique", l'ancien chef de gouvernement plaide pour
une réduction des dépenses publiques, et pour la mise en œuvre de
"nombreuses propositions" du rapport Attali "qui vont dans le bon
sens".
Concernant l'Europe, il estime que "la France
ne réussira sa présidence que si elle est elle-même exemplaire,
c'est-à-dire si elle respecte le pacte de stabilité budgétaire".
"Elle doit aussi associer à ses propositions
l'ensemble de nos partenaires, à commencer par l'Allemagne, et pour
cela dissiper toute équivoque sur la politique méditerranéenne
qu'elle entend à bon droit rénover", conseille-t-il.
"Celle-ci ne peut avoir pour objet de diluer
l'Union européenne dans un ensemble aux contours mal définis ; ce ne
serait pas admis, avec raison, par nos partenaires", signale-t-il.