Retour

 



 

"Une histoire démocratique et populaire qui remonte loin et qui n'est pas morte."

  

 

Cher Nicolas, Chers ami(e)s de "Debout La République", Mesdames et Messieurs,

Assurément, pour ceux qui ont des convictions politiques non conformes, les temps sont durs.

L'hyper-capitalisme, c'est à dire l'économie de marché pervertie et réduite au libre pouvoir de la finance, qui draine dans le monde entier vers une couche sociale de plus en plus mince une part de plus en plus forte de la richesse produite, a les moyens de sa politique. Il a les moyens de s'acheter une oligarchie, mélange de personnages des médias, d'intellectuels, de décideurs supérieurs et intermédiaires, publics et privés, à qui il insuffle le sentiment d'être une élite accompagné des stock-options qui vont avec. Comme Dieu qui fournit en son temps a l'homme l'eau, le ciel, la terre et les petits oiseaux, il a doté, pour son bonheur, cette oligarchie d'un programme en six points qu'il suffit à celle-ci, à son tour, de décliner à tous les temps et à tous les modes pour remplir sa mission et continuer à être. Car une oligarchie je vous le rappelle, ne devient pas, elle demeure. Je vous livre les six points au cas ou cela vous intéresserait.

1/ un principe : la liberté c'est l'absence de contrainte. Une telle affirmation ne résisterait naturellement pas à la moindre copie de philo au Bac mais son avantage tient à ce que c'est une idée qui n'est pas difficile à assimiler : vous voyez bien que le chaud est le contraire du froid, le sec le contraire du mouillé, et Nicolas - Sarkozy - le contraire de Ségolène.

2/ un corollaire : la seule règle économique c'est la concurrence libre et non faussée: les français et les françaises ont dit en 2005 ce qu'ils en pensaient

3/ une conséquence : que le meilleur gagne. Charles Darwin, dont les ouvrages pourraient selon certains valablement remplacer la constitution, reconnaîtra les siens.

4/ une conséquence de la conséquence : le gain du meilleur profite nécessairement à tous. En effet que vont faire les riches de leur richesse sinon la dépenser ?

5/ une règle additionnelle : le point 4/ peut néanmoins demander un certain délai d'application...C'est une règle importante, et qui permet de répondre aisément aux objections des smicards, des RMIistes et des chômeurs de longue durée et plus généralement des grincheux qui trouvent étonnant l'amoncellement des difficultés de la société à l'heure des exploits du CAC 40.

6/ Il existe pour finir une clause secrète que je vous livre. Au cas où le point 5 génère des difficultés et en vertu de tous les points précédents, la loi du plus fort s'applique.

Voilà mesdames et messieurs, le monde dans lequel on voudrait nous faire vivre.

Que demande-t-on à ceux que l'on appelle "les politiques" ? De croire qu'ils continuent à représenter tout le monde alors qu'ils ne représentent plus que l'oligarchie. On ne les contraint pas, ah ! ça non ! On n'est pas en dictature, en vertu du point 1. On leur demande simplement d'adhérer au point 1.

Voyez par exemple le radical 100% à gauche Alain Krivine que j'ai bien connu comme vous le savez au siècle dernier. Après quelques années d'hésitations, il a parfaitement assimilé le point 1. C'est pourquoi il est pour la régularisation des sans-papiers, tout le temps et pour tout le monde, puisque, nous dit-il, pourquoi interdire aux hommes ce qu'on autorise aux capitaux et pourrait-il ajouter si il avait de meilleurs conseillers en communication, ce qu'on ne peut pas interdire aux oiseaux migrateurs. En vertu de quoi, il peut proférer toutes sortes d'horreurs sur les conséquences et les point additionnels, cela n'est pas grave, il faut bien un brin de distraction. Alain Krivine EN EST, il est l'extrême-gauche de l'hyper-capitalisme.

Il y a un point capital pour faire comprendre aux politiques où est leur devoir, ce sont les médias, dont le contrôle doit être total. Dans la sphère d'une certaine presse et de la télévision privée il y en a beaucoup pour qui cela va de soi, la "voix de son maître" est une marque qui n'aurait pas du disparaître. Pour l'audiovisuel public (sic), il suffit d'engager régulièrement des femmes de ménages, comme on l'a vu cet été avec la suppression , justement, du "Premier pouvoir" sur France-Culture et la relégation de "Là-bas si j'y suis" à une heure de grande écoute dans les maisons de retraite.

Le système des partis, leur monopole du financement des campagnes électorales, des signatures pour les élections présidentielles fait le reste et enfin, cerise sur le gâteau: vous pouvez refuser le point 1. Vous voterez alors pour le nazi de service. C'est votre choix, que la démocratie vous offre.

Mesdames et Messieurs soyons clairs. La mission pour nous, pour qui la République n'est pas un slogan mais un fondement de liberté et de civilisation est de faire imploser ce système de régression dans tous les domaines et de ne pas laisser cette tâche au front anti-national qui d'ailleurs n'est là que pour amuser (si l'on peut dire) la galerie. Nous le ferons parce que nous bâtissons sans faiblir un programme de fond qui affirme qu'il n' ya pas de démocratie, de liberté, sans une puissance publique forte, appuyée sur la volonté du peuple, réuni dans la communauté de la nation. Que seule cette puissance publique peut mettre en valeur la dynamique de l'économie de marché pour le bien de tous. Que seule cette puissance publique forte peut assurer la liberté de conscience de chacun en protégeant chaque citoyen de la contrainte communautariste. Que seule une puissance publique forte peut assurer l'avenir, qui ne se pense pas à l'aune de la rentabilité trimestrielle des actions, mais sur des décennies, en matière d'éducation, de santé, de transports, d'énergie, d'écologie.

Et qu'aujourd'hui c'est cette politique que nous devons proposer, dans une alliance d'Etats sur le long terme, à nos voisins européens dont le développement est comparable au nôtre.

Faire imploser le système ? Ce pauvre Morvan rêve, vous dites-vous. On en est bien loin. Est-ce si sûr ? Je voudrais d'abord vous rappeler qu'un projet politique sérieux, lorsqu'il est fondé sur des tendances fortes, trouve parfois les voies de sa réalisation beaucoup plus vite que ses initiateurs ne le pronostiquent. En 1916, Lénine, goûtant les joies multiples d'une villégiature en Suisse écrivait : "Nous ne verrons pas la révolution de notre vivant". A l'inverse, et dans un registre je l'avoue plus défendable, souvenons-nous de la vision de Charles De Gaulle en 1940, quand au fond de l'abîme, il pronostiquait contre toute évidence la victoire.

Je n'ai pas l'intention, rassure-vous de vous parler de moi à la troisième personne, mais je vous livre trois indices.

Dès que l'on donne au peuple français le moindre espace pour dire ce qu'il pense et ce qu'il veut, où en tout cas ce qu'il ne veut pas, l'oligarchie recule. Le peuple l' a fait, d'une manière qui n'est pas la nôtre, en 2002. Il l' fait, avec quel éclat, et avec quelles conséquences en chaîne, en 2005. C'est mon premier indice, celui d'une histoire démocratique et populaire qui remonte loin et qui n'est pas morte.

Le deuxième, c'est l'extraordinaire hommage du vice à la vertu que nous offre le second tour virtuel des magazines et des prime-time. Sans vouloir parler des larmes pathétiques de Lionel, voici que Nicolas et Ségolène, les cheveux dans le vent sur les plages d'été, ont tellement échangé une part de leur programme qu'on se demande pourquoi les conseillers en communication n'en sont pas venus, quitte à vraiment créer l'événement, à leur proposer d'échanger leur maillots de bain. Ils sont tous les deux pour l'ordre et la répression ferme de la délinquance, pour le quasi-retour du service militaire, bref pour le retour de l'autorité de l'Etat. Est ce bien compatible avec le point 1.? Ils sont plus cohérents il est vrai quand ils proposent de supprimer ou d'assouplir la carte scolaire. Pour résoudre un problème supprimons-le, au profit bien entendu des familles les plus aisées. C'est en quelque sorte la guillotine pour le traitement du mal de tête.

L'artiste le plus doué, dans l'hommage du vice à la vertu, sans conteste, ce qui lui vaut son avantage sondagié, c'est Nicolas.

Lisez, mesdames et messieurs le discours de Nîmes, le discours de Marseille, et votre cœur chavire, l'esprit défaille sous l'émotion. Moi qui a fait la campagne de Jean-Pierre Chevènement, je peux vous le dire, certains sont doués pour le "copier-coller". République, je crie ton nom !

Mais me dira-t-on, vous voilà bien sectaire. N' ya t-il pas lieu de se réjouir que d'autres viennent rejoindre vos positions ? Je vais y revenir. Je me contente pour l'instant d'enregistrer ceci : Nicolas et Ségolène savent ce qui plaît et l'utilisent, mais ce qui plaît semble bien éloigné du credo de l'oligarchie.

Mon troisième indice, c'est que le peuple s'en fout. Savez vous selon certaines études d'opinion, les vraies, les sérieuses, celles dont on ne vous parle pas, combien de françaises et de français ont échangé entre eux leurs opinions sur la présidentielle cet été ? Un sur trente.

Quand les citoyens entendent Nicolas et Ségolène parler de la répression de la délinquance, après trente ans de déliquescence des cités de banlieue, ils sont sûrs de les avoir entendu ré-inventer l'eau chaude pour ne rien faire de sérieux si ils parviennent aux commandes e la chaudière.

Quelque part les citoyens ont le sentiment que le pas de deux de Nicolas et Ségolène ressemble étrangement à une autre série télévisée d'autrefois où un autre Nicolas et une autre qui s'appelait presque Ségolène venait avec le marchand de sable nous servir "bonne nuit les petits".

Eh bien ! Ils ont raison et nous allons le dire.

Les leaders télévisuels du "non" à la constitution européenne, incapables de comprendre la portée de leur victoire et persuadés chacun à leur manière qu'il faut "en être" , sont rentrés dans leur petite maison, faire leur petite soupe sur leur petit réchaud. C'est à qui sera plus à gauche, plus à droite ce dont la majorité du peuple se moque comme d'une guigne. Nicolas pense qu'il convaincra la droite en étant le dernier aphrodisiaque de la gauche, qui en a bien besoin il faut le reconnaître, et Ségolène qu'elle va donner à la gauche sa chance en étant la jeune fille au pair de la droite. Et c'est ainsi que toutes les vedettes du show-biz, grandes battues du référendum de 2005, ne jurent plus que par le retour à l'autorité de l'Etat et à sa réforme anti-bureaucratique, la liquidation du chômage, la restauration des valeurs républicaines, la refonte du système éducatif, une vraie politique d'immigration choisie, contrôlée, maîtrisée (rayer la mention inutile), et bien entendu, une politique de développement durable.

Il ne reste qu'une question : comment feront-ils ? Comment feront-ils en restant acquis à une Union Européenne désavouée, mais arc-boutée sur son libéralisme intégriste et sur son fédéralisme bureaucratique ? Comment feront-ils en continuant le démantèlement de la puissance publique par sa privatisation tout azimut ? Comment feront-ils en restant ancrés dans l'idéologie mondialiste qui considère les nations comme ringardes ? Comment feront-ils en acceptant la communautarisation ethnique, religieuse, sexuelle de la société ? Comment mobiliseront-ils les françaises et les français pour l'indispensable modernisation du pays, de ses infrastructures, de ses services publics, si les citoyens comprennent que le fruit de leurs efforts va filer au Palais Brognard ?

C'est pourquoi je suis fondé à le dire, Mesdames et messieurs, que le show médiatique est bien un hommage du vice à la vertu, que Ségo, Sargo, Yo-yo, et les autres nous mènent en bateau, parce que leur programme c'est de ravaler la façade pendant que l'on vend l'immeuble par appartements.

Nous allons le faire en commençant par dire ce que ce gouvernement, les dirigeants du parti majoritaire, son chef-candidat, mais aussi les socialistes, Lionel Jospin et Jacques Chirac hier main dans la main à Barcelone en 2002, et qui tous ont concourus à leur manière à cette farce répugnante de la fusion GDF-Suez méritent. Cette opération honteuse et irresponsable, menée bien entendu au nom de la taille du groupe et de la synergie électricité-gaz après avoir démantelé EDF-GDF, au nom de la sécurité énergétique de l'Europe alors que rien n' a été fait pour promouvoir une politique commune des Etats européens dans ce domaine capital, ne mérite qu'une chose : un rejet au parlement du texte, une motion de censure majoritaire si le gouvernement va jusqu'au 49-3, et le rejet de tout le monde dans les urnes l'année prochaine.

Mesdames et Messieurs, ce que les française et les français veulent, ce sont des femmes et des hommes libres qui voient loin et parlent clair. Cela prendra le temps qu'il faudra, et j'ai dit que le temps réserve souvent des surprises pour ceux qui s'inscrivent dans la durée.

Cela commence ici et maintenant, par notre soutien sans faille à un homme libre pour une France libre : votre candidat, notre candidat : Nicolas DUPONT-AIGNAN.