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Les dirigeants des pays francophones laissent le français, « langue de la République » en France, maternelle et de cohésion nationale au Québec, en Wallonie, officielle dans maints autres pays, céder chez eux à l’anglais dans des secteurs vitaux. Il en va ainsi des entreprises (françaises…) mondialisées, des brevets européens, des colloques et publications scientifiques. Même les ministères, à Paris, travaillent sur les documents que Bruxelles leur envoie uniquement en anglais, violant sa propre réglementation. La langue française reste une des grandes langues du monde, mais son soutien à l’étranger par les pouvoirs publics faiblit à mesure de la diminution des crédits qu’ils destinent aux réseaux culturels d’écoles, d’instituts… pourtant encore très importants. Autour de cette « langue en partage », une Communauté francophone, constituée depuis 1960 (indépendances africaines et « révolution tranquille » du Québec), officialisée et structurée depuis 20 ans en une Organisation internationale de la Francophonie (OIF), comprend aujourd’hui 63 membres de tous continents et de toutes cultures. A la différence de la lusophonie, de l’hispanophonie, et d’autres ensembles géoculturels, la Francophonie a moins de la moitié de ses membres qui furent colonisés par la France. Elle est beaucoup plus le résultat de la volonté de ses membres non français que de celle de la France. Elle affirme le français non contre l’anglais, mais pour qu’il reste une des grandes langues de la mondialisation, sous peine d’une uniformisation dévastatrice. Elle affirme, au-delà de la langue, une grande idée : La Francophonie promeut des valeurs de liberté, d’humanisme, de droits de l’homme, de droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, de démocratie, d’égalité de dignité des hommes et des femmes, des cultures en dialogue, dans la solidarité communautaire pour le développement. Elle veut, dans la mondialisation, montrer à l’humanité une autre voie, hors du « tout ayatollah (de toutes religions !...)», du « tout coca-cola », comme du « tout colonial ». Une voie plus conforme à l’humanisme que le « choc des civilisations », que trop de gens, en Amérique, en Orient…, présentent comme inévitable. La Francophonie, prise au sérieux, veut et peut être un antidote à ce conflit.
Parce qu’elle est « année Senghor », en fait de la Francophonie. Et que manquer cette célébration faute de gestes marquants illustrerait au yeux de tous l’abandon de la grande idée. Du salon du livre, en mars à Paris, dédié aux écrivains étrangers francophones, jusqu’au XIème Sommet à Bucarest, de nombreuses manifestations composeront des « Francophonies ». Conférences, colloques, surtout sur Senghor. Beaucoup de mots qui, si l’on s’en contentait, évoqueraient un embaumement. Grande idée menacée de mort. D’abord parce que la France ne prend guère la Francophonie au sérieux. Trop de ses « élites » ignorent ou nient la demande mondiale de France, oublient sa langue, cultivent la parcimonie dans la solidarité pour le développement entre pays francophones, et ont la dangereuse monomanie de l’ « Occident ». Cette année, parce que les déceptions, çà et là dans le monde francophone, se font plus fortes. Parce que de grandes voix étrangères et françaises (Claude Hagège : « Combat pour le français »…) sonnent l’alarme et réclament des actes. Cette année, parce que la révision annoncée de la Constitution française permet d’y faire une place à la Francophonie, à côté de l’Europe déjà présente, et d’affirmer, aussi en vue des élections de 2007 et 2008, que la France veut bien, comme la Grande Bretagne, construire une forme d’Europe, mais sans sacrifier son grand large et la Francophonie. Cette année, parce que le XIème Sommet, cet automne à Bucarest, a besoin d’un contenu mobilisateur, pour signifier le réveil et le véritable essor de l’idée francophone.
Nous appelons les Chefs d’Etat à décider ensemble de rendre la Francophonie plus visible aux yeux du monde, d’abord à ceux de leurs peuples. De camper son drapeau dans les cérémonies officielles à côté des drapeaux nationaux, et des autres éventuels : fédéraux, européen… Nous appelons la France à introduire dans sa Constitution la phrase élaborée par nos associations après 1992 avec M. Maurice Schumann, et rappelée par M. Claude Hagège : "La République participe à la construction d'un espace francophone de solidarité et de coopération". A affirmer ainsi sa volonté de « marcher sur les deux jambes » dans sa politique extérieure. Nous appelons les pays francophones membres de l’Union européenne à exiger le respect par Bruxelles de sa propre réglementation linguistique. Le respect passe par le travail en français avec leurs administrations centrales, qui doivent renvoyer à Bruxelles les documents de travail reçus uniquement en anglais, par le plurilinguisme des brevets, et par l’adoption du français (langue importante à la Cour de Justice) comme langue de référence juridique de l’Union. Nous appelons les pays africains de langue officielle française à exiger le traitement en français de l’aide au développement qu’ils reçoivent de l’Union européenne. Nous appelons les pays les plus riches de la Francophonie à accorder désormais, dans leurs enveloppes d’aide au développement, une priorité très forte aux pays membres de cette communauté, au nom d’une solidarité privilégiée. Nous appelons tous les membres de la communauté francophone à donner chez eux à la langue française, dans leur enseignement, leurs médias et leurs communications officielles, diplomatiques, un statut de droit et de fait au moins équivalent à celui de toute autre langue étrangère, non nationale, sur leur sol (clause de « la langue étrangère la plus favorisée »).
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Gallois, Pierre-Marie, Général, co-président du Forum pour la France ; Guillou, Michel, ancien Recteur, président de « Francophonie nouvelle » et du « groupe de réflexion Phénix »; Laurion, Gaston, Professeur émérite de l’Université Concordia du Québec, Secrétaire Général du Forum francophone international-Québec ; Maillard, Pierre, Ambassadeur de France, co-président du Forum pour la France ; Mignot, Alfred, journaliste, secrétaire général du Forum francophone international-Monde ; Salon, Albert, ancien Ambassadeur, président d’ « Avenir de la langue française » et du Forum francophone international-France ;
Alelio, Claudio JM d’, Président d’ « Alliance pour les Etats-Unis d’Europe » (Italie); Baloge, Jérôme, président de « Jeune Francophonie » ; Barrat, Jacques, Professeur des Universités, président de l’ « Alliance des enseignants et chercheurs francophones » ; Beaulieu, Claude, président du Comité Valmy ; Bergeron, Jacques, président de la section Ludger Duvernay de la Société Saint-Jean Baptiste de Montréal ; Bled, Jean-Paul, Professeur des universités, président du « Rassemblement pour l’indépendance et la souveraineté de la France » ; Daguet, Dominique, écrivain, prix de poésie, président de l’association éditoriale de défense et illustration du français : « Cahiers Bleus » (Troyes) ; Dargent, Raphaël, président du « Cercle Jeune France » et directeur de la revue « Libres » ; Dauer, Jacques, président de l’Académie du Gaullisme ; Dorin, Bernard, Ambassadeur de France, président des « Amitiés francophones » ; Fouquereau, Henri, président du Mouvement démocrate français ; Goussiès, Gérard, président de « Rénover la République » ; Guion, Jean, président de l’ « Alliance francophone » ; Miroux, Daniel, président de l’Alliance Champlain (Nouméa, N.C.) ; Myard, Jacques, Député, président du Cercle Nation et République ; Perreault, Jean-Paul, président de l’association québécoise « Impératif français » ; Potier, Robert, Professeur des Universités, président d’honneur du Rassemblement pour la France ; Priestley, Thierry, président de « Droit de comprendre » ; Pujo, Pierre, Président de « l’Action française » ; Ravat, Régis, président de l’Association Francophonie-Avenir ; Thayse, Claude, président (à Bruxelles) du Rassemblement Wallonie-France et du Rassemblement Bruxelles-France ; Vivien, Alain, ancien Ministre, vice-président d’ « Avenir de la langue française » ;
Bled, Jean-Paul, Professeur des Universités ; Busnel, Jean-Pierre, président de l’Institut André Busnel ; Clavé, Pierre, président de « Croiser les savoirs pour faire savoir » ; Decoster-Mallet, Béatrice ; Gaucherand, Claude, Vice-Amiral (2S) ; Griesmar, Denis, traducteur, administrateur du Forum francophone international France ; Lecherbonnier, Bernard, écrivain, professeur des Universités ; Le Garrec, Jean, Député, ancien Ministre ; Pinton, Michel, ancien président de l’U.D.F. ; Saforcada, David; Savard, Raymond, administrateur du FFI-Québec ; Sudre, Margie, ancien Ministre de la Francophonie, Députée française au Parlement européen ;
(Nombreuses signatures de parlementaires, d’Académiciens…attendues) |
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