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Communiqué du 29 mai 2006
 

 

Et si l’avenir de l’Europe et du monde était républicain ?

 
  • Mercredi 17 mai s’est tenu à Paris, au siège de la représentation en France de la Commission européenne, le colloque de l’AECP sur le thème « Et si l’avenir de l’Europe et du monde était républicain ? - L’idée républicaine hors de France, en Europe et dans le monde. »

  • Compte-rendu du colloque

     

     

    Paul BAQUIAST

    http://www.revue-republicaine.org/article.php3?id_article=1140

Les travaux se sont déroulés devant une salle très fournie dès le matin et comble en fin d’après-midi pour la table ronde réunissant André Bellon, ancien président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale (U2R), Nicolas Dupont-Aignan, député et maire de Yerres, président de Debout la République, Corinne Lepage, ancien ministre, présidente de CAP 21 et Marie-Noëlle Lienemann, ancien ministre, député européen, présidente de République en mouvement.

Au travers d’interventions d’une très grande richesse s’est dégagée l’idée que la République est plus que jamais d’actualité, non seulement en France mais dans l’ensemble du monde, et ce tant au niveau de la philosophie politique que de l’actualité politique. Il faut cependant immédiatement nuancer ce propos en notant combien le terme de République est polysémique et donc difficile à manipuler.

L’idée républicaine se développe autour de trois pôles.

Le premier correspond à la sphère d’influence française. En Turquie, à Madagascar, en Russie, pour s’en tenir aux pays dont il a été question dans ce colloque, la République est pensée en des termes très proches de ceux qui ont structuré la philosophie républicaine en France.

Le second pôle est anglo-saxon, dont la philosophie, ignorant Condorcet mais faisant grand cas de Tocqueville, allant, comme chez Charles Taylor, jusqu’à légitimer les luttes pour la reconnaissance des « minorités » culturelles, a peu à voir avec son homologue française. Notons cependant les exceptions notoires de Philip Pettit ou Benjamin Barber, lequel est une des références importantes de Pierre-André Taguieff, et le fait que, même chez les penseurs les plus éloignés du républicanisme français, on retrouve le primat du politique sur l’économique et le libre jeu des intérêts privés.

Le troisième pôle est arabo-musulman. Là, le concept de république, quoique de référence officielle, y est à peu près entièrement vidé de sa substance, pour servir de cache-sexe, tantôt à des dictatures policières et mafieuses, tantôt à des dictatures théocratiques. Dans les pays arabes, cependant, comme en Iran, les forces vives semblent mûres, quand aura sauté le verrou de la dictature, à l’instauration d’une démocratie républicaine. Le cas de l’Afghanistan est particulier, le pays devant avant toute chose reconstruire les structures mêmes de l’État, détruit par trente-cinq ans de guerre.

Ces conclusions provisoires seront revues et affinées dans le cadre de l’ouvrage qui sortira en septembre prochain et qui regroupera, outre les contributions de ce colloque, une trentaine de texte portant sur la situation de l’idée républicaine dans les cinq continents.